Retour à l'agenda
Associations # Saint-Nazaire

Rester actif pour respirer

Quand trouver son souffle devient vital, il est d’autant plus important de le chercher avec d’autres.

Joël Olive, président de l’association JAD’AIR, et Didier Batelier, vice-président, viennent de monter un étage pour nous rencontrer. Et s’ils continuent à sourire malgré leur essoufflement, Didier Batelier s’excuse de devoir brancher son concentrateur portable d’air.

L’un souffre d’apnée du sommeil, l’autre de Broncho Pneumopathie Obstructive chronique (OPCO). Tous deux travaillent à l’amélioration de la qualité de vie de personnes atteintes d’insuffisance respiratoire à travers l’association JAD’AIR, créée il y a huit ans sur la zone élargie de l’estuaire, soit principalement la Côte de Jade, la Côte d’amour et le pays de Retz. « Les maladies respiratoires ne cessent d’augmenter. L’OPCO est aujourd’hui la deuxième maladie respiratoire chronique après l’asthme. Et l’apnée du sommeil se fait plus fréquente, avec de plus en plus de personnes appareillées », explique Didier Batelier. En cause, la hausse du nombre de diabétiques, le tabac, l’exposition professionnelle aux produits chimiques, la pollution, les particules fines…

« Les pathologies pulmonaires sont très invalidantes et obligent à des changements de vie. Les malades ont tendance à s’isoler, à limiter leurs activités, à rester sur leur canapé, certaines jusqu’à la dépression », constate Joël Olive. « La peur du regard des autres est très présente, c’est difficile de se balader avec un tuyau, ajoute Didier Batelier. Or, l’activité physique est essentielle pour le maintien du souffle et des muscles, de là l’importance d’une association telle que la nôtre. »

Rassurer, réconforter, informer, relier, faire bouger : les bénévoles de JAD’AIR n’hésitent pas à aller rencontrer chez elles les personnes qui les contactent, souvent informées par les pneumologues de la Cité sanitaire de Saint-Nazaire*, ou même à se déplacer dans les hôpitaux. « Les conseils entre malades sont de réels échanges de pratiques afin d’améliorer la vie quotidienne : pour exemple, plus de cuisinière à gaz ni de cheminée à cause de l’oxygène liquide très explosive, passage des tuyaux sous les portes, carrelage pour les roulettes… Mais aussi se tenir au courant des congrès, des avancées. Et s’encourager à continuer à vivre le mieux possible », détaille le président.

Vivre mieux, cela veut dire éviter la lente désocialisation, sortir, faire des virées en bateau, partager des repas au restaurant, randonner au Bois-Joalland, pratiquer la sophrologie** à Pornic le lundi, la marche nordique le mardi, de la gymnastique adaptée*** le jeudi à Saint-Brévin.

« Nous avons cependant un problème majeur, tient à préciser Joël Olive, l’association touche des personnes d’un large territoire, dont celui de la Carene, mais nous manquons de lieux de proximité pour nos activités. Cela complique vraiment les choses pour des personnes qui ont des difficultés à se déplacer. »

Mireille Peña

* L’association est également en lien avec les CHU de Nantes et le centre de réadaptation La Tourmaline de Saint-Herblain.

** Avec la sophrologue Christelle Bonnamy.

*** Avec le coach sportif Vincent Guihard.