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Associations # Donges # Saint-Nazaire

Mettre du S.E.L. dans sa vie

L’association Fleur de sel à Saint-Nazaire : une pionnière en matière d’économie alternative et solidaire.

Françoise Martin (devant) et Monique Dupeux (second plan), co-présidentes.

Capucine donne un cours d’anglais de deux heures à Sésame. Ce service lui rapporte 120 pétales. Elle souhaite les utiliser contre une paire de chaussures proposée par Kiwi et estimée à 10 pétales. Mais aussi contre une heure de jardinage (60 pétales) effectué par Passiflore et un panier de courgettes récoltées par Cerise (5 pétales). Capucine est satisfaite : elle est encore créditrice de 45 pétales. De plus, elle a fait de nouvelles connaissances et sa pelouse est nickel ! De quoi faire d’autres affaires à la prochaine rencontre Intersel prévue le 19 mai 2018 à Donges*.

Un système d’échange local

Des pseudos de végétaux, des transactions atypiques et une monnaie toute symbolique. Non, nous ne sommes pas dans un monde parallèle, mais bien au cœur du fonctionnement de Fleur de sel, le système d’échange local (S.E.L.) de l’agglomération nazairienne, basé sur l’échange de petits biens, de services et de savoirs. Françoise Martin, co-présidente de Fleur de sel, nous en explique la genèse :

« Notre association a été créée en 1996 sous l’impulsion d’une centaine de personnes convaincues par la première expérience française de ce type d’économie alternative, lancée deux ans plus tôt en Ariège. C’était, et cela reste, une façon de concevoir la consommation autrement, sans rapport mercantile, de manière égalitaire et surtout en favorisant les relations humaines. »

Concrètement, pour devenir séliste, il faut adhérer à l’association moyennant 10 euros, mais, promis, c’est l’unique fois où vous entendrez parler d’argent car, par la suite, tout se mesure en pétales :

« C’est le nom que nous avons choisi pour désigner notre unité d’échange, mais cela peut être le galet comme à Guérande ou le grain de sel comme à Donges. Sa valeur est estimée en temps pour les services rendus et au gré à gré pour les objets ou les produits cédés. »

Offres et demandes centralisées

Pour ne pas s’y perdre et tenir ses comptes, chaque séliste possède un livret personnel : « Nous le créditons d’emblée de 100 pétales pour que les nouveaux membres puissent profiter directement du système », relève Monique Dupeux, autre co-présidente de l’association.

Alors, comment sait-on qui donne quoi, qui a besoin de telle chose ou telle autre ?

« Une personne se charge de centraliser les demandes et les offres qu’elle reçoit par téléphone ou par courriel. Elle s’occupe ensuite de mettre les personnes en relation. Mais il est vrai qu’à l’heure de l’Internet, on est un peu dépassé. Notre site n’est plus à jour et personne parmi nous ne possède assez de compétences et de temps pour en créer un nouveau et l’actualiser régulièrement. »

Tiens ! Ce ne serait pas l’occasion d’un échange de services ? Quoi qu’il en soit, les usagers de Fleur de sel continuent d’alimenter leur réseau chaque mois avec un marché d’échanges, mais aussi en organisant régulièrement des BLE (bourses locales d’échanges) et des rencontres festives entre les différents SEL de la région. Car « notre valeur commune reste l’humain ».

* Prochaine rencontre intersel régionale : samedi 19 mai de 10h à 18h, au 513, La Ville-aux-Andres, à Donges. Accès libre.