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Associations # Pornichet

Pornichet projette sa toile

Voilà plusieurs années que Pornichet n’avait plus de salle de cinéma.
Un manque qui devrait être comblé en 2021 avec l’arrivée d’un cinéma associatif art et essai.

La cour de récréation de l’ancienne école Gambetta devrait accueillir des projections en plein air.

Depuis cette rentrée scolaire, la cour de récréation de l’école Gambetta de Pornichet est bien vide. Les enfants ont en effet intégré, avec leurs petits camarades de l’école Jean-Macé, le nouveau groupe scolaire construit avenue du Prieux. Pour autant, leur ancienne école située sur la place du Marché, derrière l’espace Camille-Flammarion et la médiathèque, va connaître une seconde vie. Son réfectoire devrait être détruit et transformé en… une salle de cinéma associatif art et essai de 170 places.

Attenante à ce bâtiment, une salle polyvalente verra le jour et, en face, une salle d’exposition est en cours de création. La cour de récréation, elle, pourrait servir d’espace pour des projections en plein air. « L’ouverture de la salle d’exposition composée de deux pièces est prévue pour la fin de cet été. Nous lancerons bientôt un appel à candidatures aux artistes, mais il faut savoir qu’il y aura une contrainte : nous souhaitons qu’ils assurent eux-mêmes les permanences des expositions. L’idée de ce projet global dans l’ancienne école Gambetta est de constituer un grand pôle culturel à Pornichet », explique Simon Baranger, chargé de projets culturels à la mairie.

Pour le futur cinéma, l’ébauche prend forme. « Nous rédigeons le cahier des charges. Ensuite, nous lancerons un appel d’offres pour choisir un architecte. Après ça, les travaux pourront débuter. Nous espérons une ouverture du cinéma courant 2021. » Mais pour concrétiser cette promesse de campagne électorale, la municipalité avait deux conditions : évaluer la fiabilité économique* et avoir un vivier potentiel de bénévoles pour son fonctionnement.

Le 13 mars 2018, la municipalité a donc organisé une réunion d’information qui a réuni plus de 200 personnes. « Avec quatorze autres personnes, j’ai intégré le groupe de travail sur l’écriture des statuts de l’association qui devait accompagner et soutenir le projet de cinéma, raconte Christian Cheval, élu président de l’association Toile de mer le 12 février dernier auprès de Françoise Jan, secrétaire, et Marie-José Remaud, trésorière. De réunion en réunion, nous avons appris à nous connaître et, naturellement, le conseil d’administration de l’association Toile de mer est constitué de ces quinze personnes. »

Christian Cheval aime l’idée de participer de A à Z à la construction d’un projet. Il n’en est d’ailleurs pas à sa première expérience puisque, en tant que directeur de l’école Gambetta, il a été impliqué pendant trois ans dans la création de l’actuel groupe scolaire. « C’est beau de voir un projet prendre vie. Pour moi, ce sera aussi une belle transition puisque je serai à la retraite en juillet. »

Un lieu de vie

L’association, qui compte  aujourd’hui 88 adhérents, prend maintenant son envol en portant elle-même ses projets dans un objectif de “contribuer au développement de la culture cinématographique et à la formation à l’image au plus grand nombre”, comme le disent ses statuts. Ses deux premiers événements sont d’ores et déjà prévus : le vendredi 5 juillet, elle organise un Vélo Cinéma, projection en plein air où certains spectateurs devront pédaler pour produire de l’énergie, et le samedi 7 septembre, un autre plein air le soir du Forum des associations.

« Nous aurons besoin de toutes ces personnes motivées, surtout lorsque le cinéma sera construit. Nous sommes en contact avec les cinémas associatifs du Pouliguen et de La Turballe qui travaillent ensemble notamment pour la programmation. Pour donner une idée, celui du Pouliguen, le Pax, fonctionne avec plus de soixante bénévoles pour la projection, la billetterie, l’accueil… ! »

Le conseil d’administration voit ce cinéma avant tout comme un lieu de vie, de rencontres et d’échanges. Mais une obligation légale vient contrarier les plans : « La municipalité devra procéder à une délégation de service public et engager une mise en concurrence », note Simon Balanger. Cela signifie que Toile de mer pourrait ne pas être l’association gestionnaire de ce cinéma.

Elle pourra tout de même devenir un pilier dans la vie culturelle des habitants qui s’enthousiasment de voir une salle obscure revenir à Pornichet, comme le constate Christian Cheval : « Souvent, à l’école, des personnes me demandent si elles peuvent devenir bénévoles et d’autres me font part de leur joie de voir un cinéma à Pornichet. » Un lieu qui pourrait laisser de jolis souvenirs à ces futurs spectateurs, comme ce fut le cas pour Julien Gracq, qui se rappelait dans ses Lettrines avoir assisté à l’âge de 10-12 ans à des séances de cinéma en plein air au Casino, qui ont laissé en lui « l’idée indéracinable que la citronnade est un breuvage de luxe, qu’on ne saurait se permettre à toute occasion » !

* Une étude de marché avait été effectuée par un cabinet, et le budget sera discuté et voté lors du prochain conseil municipal, le 3 avril.