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Associations # Saint-Nazaire

Totem, des projets à revendre

Le confinement aurait pu être fatal à la toute jeune épicerie solidaire Totem. Grâce à la synergie de ses bénévoles, ce ne fut pas le cas. Au contraire.

Distribution alimentaire pendant le confinement.

L’épicerie solidaire de Saint-Nazaire, qui n’avait ouvert ses portes que depuis le 29 novembre dernier, a vu sa fréquentation baisser dès le premier jour du confinement. Une semaine après, elle décidait de mettre en place un système de livraison à domicile, fonctionnel quarante-huit heures plus tard grâce à l’engagement de 40 bénévoles. « Il y avait un véritable besoin de proximité, qui ne faisait que confirmer ce que nous devinions déjà : pauvreté, isolement, détresse des personnes âgées, difficultés d’organisation pour les familles monoparentales qui n’avaient pas le droit de faire leurs courses avec leurs enfants. Le constat d’une situation aussi grave a été d’une grande violence, heureusement nous avons rencontré des gens exceptionnels qui nous ont soutenus. Et les distributions gratuites menées en partenariat avec l’ASC Carillon, qui attiraient chaque fois plus de cent personnes venues de toute la Carene, ont été aussi magnifiques que douloureuses », raconte Pierre Bastian, président de l’association.

Si la demande de continuité de livraison reste importante, des personnes qui se faisaient livrer se rendent aujourd’hui dans la boutique qui enregistre une augmentation de sa clientèle et un chiffre d’affaires multiplié par trois : « Notre modèle économique est consolidé, de même que la sécurité d’emploi de nos salariés* », se félicite Pierre Bastian.

L’association vient donc de créer un site Internet marchand permettant la préparation de commandes à venir retirer en boutique ou en livraison.

Totem continue de proposer ses produits avec 20 % de remise aux personnes qui détiennent une carte d’achat pré-chargée par le CCAS et, pour répondre à la crise sociale, accepte maintenant les bons alimentaires, toujours avec 20 % de remise.

« Nous sommes en outre en train d’échanger avec les Maisons de quartier pour imaginer des livraisons sur place, ce qui est d’ailleurs déjà acté avec la Maison de quartier de l’Immaculée-Beauregard. Et nous allons rencontrer des entreprises de la Carene pour proposer des livraisons collectives en direction de leurs salariés et les sensibiliser à ce possible acte de soutien à l’action sociale. »

Un nouvel Espace de vie sociale ?

Conçu depuis la création de l’épicerie comme un lieu de rencontre et d’échange de savoirs, le local mitoyen de l’épicerie va enfin ouvrir ses portes. Les projets fusent déjà : ateliers de cuisine, d’informatique, de théâtre intergénérationnel, d’apprentissage de la langue des signes tout public dont les salariés et les bénévoles, services de petits déjeuners pour les personnes sans abris le samedi matin quand l’ASC, qui les reçoit toute la semaine, est fermée, accueil du camion de prévention le MarSOINS… « Nous souhaiterions que ce lieu devienne un Espace de vie sociale (EVS)**, nous échangeons à ce sujet avec la CAF. Il n’existe rien de ce type au centre-ville. Pourtant, le besoin est bien là. »

* Deux salariés, un service civique et deux contrats d’apprentissage.
** Il en existe un à Prézégat (le Local) et un autre est en train de se monter au Petit-Caporal.