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Associations # Saint-Nazaire

Les bonnes vibrations de la jeunesse

La plus jeune a 16 ans, les autres moins de 30 ans. Ensemble, ils défendent toutes les cultures urbaines et leurs artistes locaux.

« Notre objectif est de mettre en lumière les musiciens, danseurs, tous les jeunes artistes de l’art urbain, sur le bassin nazairien. Il y a un vrai manque d’opportunités pour eux. Nous sommes en lien avec des personnes comme Pamphile Hounsou, et d’autres associations et collectifs de la ville qui travaillent déjà pour un accès à cette culture de la rue », explique Charlotte Desrue, membre de La Bonne Vibes. « Cette association, que nous avons créée en juillet 2020, est notre réaction à une frustration. Il y a eu une véritable dynamique à Saint-Nazaire à une époque avec, par exemple, le festival Street Session et ses différentes scènes sur la place de l’Amérique latine qui réunissaient des jeunes de toute la ville. Depuis, ça s’est ralenti. Il y a bien sûr, nous le soulignons, le VIP et le festival Bouge à Méan-Penhoët, mais il n’y a pas assez de place pour les débutants et un seul festival pour une ville de 75 000 habitants, c’est bien mais c’est maigre », insiste El-Fayse Saidali, secrétaire de l’association, qui compte aujourd’hui une quarantaine de membres prêts à donner d’eux-mêmes pour faire avancer les choses.

La Bonne Vibes accompagne donc les artistes en manque de visibilité dans leurs démarches administratives, constitutions de dossiers et prises de rendez-vous. Elle organise également des répétitions publiques dans les Maisons de quartier et des scènes ouvertes, et a déjà mis en place un partenariat avec le studio de production musicale nantais Levéso pour la production d’EP et de clips. Malgré les confinements successifs, elle a réussi à réunir 9 musiciens sélectionnés après un appel sur les réseaux sociaux sur un album à sortir. Etait de plus prévu en avril un spectacle, qui a dû être reporté, au théâtre Jean-Bart avec ces mêmes musiciens rejoints par des danseurs et circassiens. Et l’association est fière d’avoir réussi à sortir ce 21 mai sur toutes les plateformes Commotion, l’EP de 7 titres de l’auteur compositeur interprète Hade.

« En fait, sauf en ce qui concerne les grandes stars, ce qui se fait dans les quartiers reste dans les quartiers. Nous sommes contre ces frontières, nous agissons pour les abolir et donner leur chance à tous les artistes, d’où qu’ils viennent », affirme El-Fayse Saidali.

Hade

Arrivé de Mayotte à 6 ans, Hade a grandi dans le quartier de la Chesnaie, à Saint-Nazaire. Nourri de musique mahoraise faite de métissages et de récits du quotidien, il fait ses premiers pas sur scène avec son frère et son cousin dans le collectif artistique Diamond Swagg. En 2016, il crée avec ses frères Dei Jioga et Dydy le groupe afro-pop Jagongo – un mix entre le grand Django Reinhardt et le personnage de Django Unchained – avant de commencer parallèlement des projets en solo. Ses textes et ses accents musicaux racontent la vie de tous les jours et les aspirations d’une jeunesse urbaine métissée qui veut aller de l’avant.
Pour en savoir plus : pages Facebook Jogango et Hade Jogango.