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Chroniques # Pornichet

Sur les traces de Pornichet

Après trois spectacles aux Renc’Arts, Nicolas Turon, de la Cie des Ô, revient en tant qu’artiste invité pour l’écriture d’une nouvelle à l’occasion des 120 ans de la ville.

>> Nicolas Turon lors d’un atelier écriture.

Un fil rouge suspendu au-dessus du tableau pourrait bien être le lacet d’un géant. Et les petits trous dans le mur seraient des maisons de bourdons… Avec Nicolas Turon, l’imagination est sans limite. Tout part de « détails remarquables » : une étiquette collée en haut d’une poutre ou un morceau de pâte à fixe ayant la forme d’un pays africain. Et sur un carnet qui a déjà connu plusieurs propriétaires à travers le monde, des élèves en classe de CM1-CM2 de l’école Gambetta de Pornichet inventent une histoire.

>> Hall de l’école Gambetta.

Début janvier, Nicolas Turon a installé son lit et son bureau dans le hall de l’école. « L’idée est d’habiter le lieu et de vivre ce que je vais raconter. C’est ce que j’appelle du “roman vivant”. » Dans ce hall, sa première rencontre a été celle avec les femmes de ménage tôt le matin. Certains parents déposaient leur enfant sans s’intéresser à cette chambre improvisée, d’autres étaient curieux et beaucoup se sont prêtés au jeu en échangeant avec l’auteur.

Pendant ces cinq jours, l’artiste mosellan a aussi mis un pied dehors pour partir à la rencontre des habitants et à la découverte des lieux phares de cette cité balnéaire. En février, il reviendra et déploiera son lit à la médiathèque Jacques-Lambert, puis dans un bateau au port de plaisance.

L’objectif final étant de raconter Pornichet qui fête cette année ses 120 ans. « J’ai été contacté par la Ville pour écrire une nouvelle comme un pont entre Pornichet d’il y a cent-vingt ans et Pornichet d’aujourd’hui », précise Nicolas Turon, déjà venu trois fois aux Renc’Arts avec la Cie des Ô. Cette nouvelle prendra la forme d’un polar dont le point de départ sera la découverte d’un mort sur la plage…

>> Atelier écriture avec les élèves de l’école Gambetta.

Le public pourra la picorer dès cet été en se rendant à l’Office de tourisme pour lire le premier chapitre qui donnera la clef des endroits des autres chapitres (à l’école Gambetta, sur un abris bus et peut-être au bar Le Bidule). A l’automne, Nicolas Turon reviendra avec un livre réunissant trois de ses nouvelles (dont celle sur Pornichet), une exposition photographique de portraits de Pornichétins et le making-of de cette immersion réalisés par Aymeric Novais, son compagnon de route pour ce projet.

Nicolas Turon est un habitué de ce genre d’expérience originale puisqu’un spectacle est né d’une immersion dans le milieu du football amateur, un polar a été créé pour la ville de Nancy après un stage dans une boucherie et un livre intitulé Le roman de la rue a été l’aboutissement de moments vécus à Dresde, Bâle, Zurich, Brest… « Ce livre a été édité à mille exemplaires. Environ 450 ont été vendus et le reste, je le dépose dans différents endroits dont la rue. C’est pour ça que, sur la quatrième de couverture, il y a écrit “Prends-moi”. »