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L’aide alimentaire coûte que coûte

Le Secours populaire s'est réorganisé pour poursuivre sa mission essentielle d'aide alimentaire aux personnes et familles précaires, d'autant plus fragiles pendant cette crise sanitaire et économique.

>> Le “libre-service” habituel a été transformé en version drive afin de respecter les mesures barrières.

Le local du Secours populaire de Saint-Nazaire est fermé à toute personne extérieure, « mais il n’a jamais été question d’espacer nos distributions alimentaires » , explique Arlette Le Blay, gestionnaire alimentaire et membre du Bureau du Secours populaire Saint-Nazaire. Nous avons donc gardé les mêmes créneaux horaires, les lundis et les mercredis de 12h à 16h, et transformé notre “libre-service” en version drive afin de respecter les mesures barrières. Dès l’annonce du confinement, il a été décidé de protéger les bénévoles en demandant aux personnes de plus de 70 ans ou atteintes de maladie chronique de rester chez elles. Une équipe restreinte prépare aujourd’hui les colis par roulements afin de ne pas s’épuiser. Au début, nous n’avions pas de protection, le gel hydro-alcoolique que devait nous envoyer la Fédération a été confisqué on ne sait par qui, nous avons dû en acheter en pharmacie. Nous avons aussi acheté des gants et une collègue bénévole nous a fabriqué des masques en tissu selon les modèles préconisés par le CHU de Grenoble. Maintenant, tout est dans les normes. »

 

Un nouveau public

L’antenne nazairienne soutient en ce moment 320 familles, « c’est 30 % de moins qu’avant le confinement. Nous n’en comprenons pas encore la raison et cela nous inquiète. Est-ce dû à la peur de prendre les transports en commun, au fait que le bus U2, qui dessert le Carrefour de la Solidarité, est à l’arrêt ou à l’impossibilité de se déplacer avec des enfants quand on est une mère seule ? Nous ne savons pas. Seules les personnes âgées et les familles nombreuses de 6 à 8 personnes ont toujours la même fréquentation. Par contre, nous recevons de nouvelles demandes, des personnes que nous ne voyions plus depuis plusieurs années qui reviennent, des SDF que nous ne connaissions pas, des gens aux petits salaires mis en chômage partiel, des élèves du Lycée expérimental qui n’ont pas pu rentrer dans leurs familles et qui viennent accompagnés d’un professeur ».

Pour parer à l’urgence, l’équipe a créé un fichier provisoire avec des cartes également provisoires sur un mois car « il est inenvisageable de refuser du monde ou de perdre du temps dans des lenteurs administratives ».

 

Plus de ventes, plus de recettes

L’inquiétude est également d’ordre financier. Sans activité de vente au public, l’argent ne rentre plus. « En un mois de confinement, ce sont 20 000 euros de moins. Nous avions des denrées alimentaires d’avance, mais là, le stock baisse et les dons d’entreprises se sont taris. » Une nouvelle commande doit être faite la semaine prochaine auprès de la plateforme de collectage du Secours populaire des Pays de la Loire d’Aigrefeuille-sur-Maine et de la centrale d’achat du FEAD (Fonds européen d’aide aux plus démunis), prioritairement de produits frais tels les yaourts. Et l’annulation de la traditionnelle chasse aux œufs de Pâques dont les bénéfices s’élèvent en moyenne autour des 5 000 euros pèsera aussi lourd dans les aides à l’international, leur destination.

« Pour l’instant, nous avons de quoi tenir, mais nous lançons un appel aux dons pour nous soutenir pour le ou les mois de confinement à venir, et pour l’après, qui ne sera pas simple. »


Les dons sont à envoyer par chèque au Secours populaire Saint-Nazaire (13, rue du Plessis – 44600 – Saint-Nazaire) où sur le site dédié.

Contact Secours populaire Saint-Nazaire : 02 40 66 64 34, page Facebook