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“Ne pas subir, toujours agir !”

Obligées d'interrompre ses ventes au grand public, certaines communautés Emmaüs sont en grand danger de fermeture. Pour la première fois de son histoire, Emmaüs France lance un appel aux dons financiers.

URGENT : Je donne maintenant

Ne dépendre que de son travail est dans l’ADN de l’association Emmaüs depuis sa création en 1954 par l’abbé Pierre et la résistante Lucie Coutaz.

Ses seules ressources sont en effet la récupération et la vente de meubles, objets, vêtements, livres… par des personnes en grande difficulté venues de tous les horizons, majoritairement sans domicile fixe, hors de toute subvention et sans usage des solidarités des autres associations humanitaires tel le Secours populaire. Ressources qui correspondent en temps normal aux 5 millions d’euros annuels nécessaires à l’accueil de 20 000 compagnes et compagnons qui retrouvent un statut social et la perspective d’une future autonomie avec l’accompagnement des 288 structures, dont 119 communautés, Emmaüs de France.

« Nos salles de vente sont nos seul revenus, rappelle Marc Ménager, co-président d’Emmaüs Trignac. Depuis un mois et demi, nous sommes en pertes sèches alors que nos charges fixes n’ont pas baissé. »

 

Trignac a encore de quoi tenir…

Emmaüs Trignac accueille et héberge 23 personnes, dont trois couples, réparties sur trois sites, à Trignac, Saint-Malo-de-Guersac et sur le quartier de Méan-Penhoët de Saint-Nazaire. Il a donc fallu s’adapter aux obligations du confinement avec un passage minimum par jour des responsables de Maisons dans chaque lieu afin d’apporter les courses et les surplus récupérés chez le Leclerc de Pontchâteau. « Quand nous en recevons en trop grande quantité par rapport à nos besoins, nous les redonnons, via le CCAS de Trignac, à l’association Solidarité Estuaire qui travaille auprès de femmes battues. »

Mais aussi pour échanger et voir si tout se passe bien : « Les compagnons ont chacun leur chambre, ils peuvent s’isoler. Mais chaque Maison n’a qu’une cuisine, la vie est donc aménagée de façon familiale. Pour l’instant, tout va bien, les compagnons se sont organisés et se respectent. Nous savons que cet équilibre est instable, c’est difficile pour certains d’entre eux de ne plus s’investir dans leur travail, dans leur dignité retrouvée. C’est pourquoi ils retournent à notre local depuis une dizaine de jours, pour du rangement et des petites réparations. Nous avons par exemple mis de côté des frigos pour des personnes dans le besoin qui n’en avaient plus. Nous avons aussi complètement installé quelqu’un dans son appartement, les compagnons connaissent l’importance du logement et du nécessaire à vivre. »

 

… mais ses projets de déménagement sont en péril

Ils savent en effet de par leurs itinéraires et leurs accidents de vie à quel point la précarité peut détruire, eux qui se reprennent peu à peu en charge à travers l’insertion par le travail et la solidarité. « Il est impensable de les abandonner maintenant. Cet appel aux dons national constituera un fonds d’entraide pour sauver les structures les plus en difficulté. A Trignac, fort heureusement, nous avons encore de quoi tenir un peu grâce à nos bonnes années de 2017 et 2018. Mais nous avons un autre problème. Nous sommes en période d’achat de notre futur site sur la zone de Brais, à Saint-Nazaire, dont nous devons prendre possession début 2021. Nous avions prévu de loger les compagnons sur place, dans des mobile-homes, pendant qu’ils réaliseraient la réhabilitation des locaux. Mais la situation actuelle ne nous permet plus d’acheter ces mobile-homes. Nous lançons donc également un appel aux dons pour l’achat de trois ou quatre mobile-homes, ou pour des mobile-homes. Sans cet outil, nous serions aussi en difficulté pendant cette période de transition », conclut Marc Ménager.

Pour continuer à “Ne pas subir, toujours agir !”, selon la devise première d’Emmaüs.

Lire nos articles “Un drive pour les dons Emmaüs” et “Emmaüs voit plus grand”