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[zoom] Alita – Battle Angel

(Etats-Unis 2019) science-fiction de Robert Rodriguez avec Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali.
Durée : 2h02.
Avertissement.

Note de la rédaction :

Deux ans après Ghost in the Shell, une deuxième héroïne de manga prend vie au cinéma. Il s’agit cette fois de Gally, personnage central de Gunnm créé au début des années 90 par le mangaka Yukito Kishiro. Renommée Battle Angel Alita dans la version américaine de la bande-dessinée, c’est sous ce patronyme qu’elle apparaît aujourd’hui à l’international.

On le sait, le passage de la BD au cinéma est un exercice souvent périlleux, et ce qui est généralement raté pour la BD franco-belge trouve plus facilement son équilibre pour les comics américains et les mangas. Robert Rodriguez, le réalisateur missionné pour Alita, s’y était d’ailleurs déjà frotté – avec succès – avec Sin City, l’adaptation de la BD de Frank Miller.

Gunnm ayant acquis un statut culte auprès de toute une génération de lecteurs, il fallait donc ménager tout ce petit monde, forcément exigeant, prêt à sortir les griffes au moindre écart de l’œuvre originale. Ceux-ci seront déjà rassurés de voir plusieurs scènes reprises quasiment à l’identique, tout comme l’aspect de certains personnages (comme dans Ghost in the Shell, l’humain modifié est la norme dans le futur dépeint ici). Robert Rodriguez, qui avait déjà fait ses preuves dans la mise en scène de films de série B à l’action débridée et décomplexée (Une nuit en enfer, Planet Terror), s’en donne ici à cœur joie pour donner vie à ces humains robotisés au look totalement délirant, s’affrontant dans des combats dantesques. Le point d’orgue étant cette scène de “Motorball”, sport futuriste violent qui ferait passer Rollerball* pour une aimable partie de passe à 10 en patins à roulettes.

On pourra s’interroger sur ce choix de refaçonner numériquement le visage de l’actrice Rosa Salazar afin de lui donner des yeux surdimensionnés, propres aux codes habituels du manga. Il aurait été bon de garder quelques aspects plus humains, qui auraient rendu plus crédible cette héroïne qui – malgré sa condition de robot – a les mêmes préoccupations qu’une adolescente de son âge : sortir la nuit et s’affranchir de son père adoptif (le scientifique qui l’a “ressuscitée”), séduire Hugo ou encore manger du chocolat. Ces aspects, bien que téléphonés, permettent toutefois de s’attacher un minimum à cette créature hybride en quête de ses origines. Un équilibre bienvenu même si c’est davantage pour le rythme effréné et les effets visuels saisissants que nous nous rendrons en salle.

* Film d’anticipation anglais de 1975 ayant évidemment influencé Yukito Kishiro pour la création de son Motorball.

Avis à chaud d’un spectateur
« Une bonne surprise. De belles images, des combats superbes, mais une histoire un peu compressée par rapport au manga. » Olivier (40 ans)