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[zoom] La mule

(Etats-Unis 2019) biopic de Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne.
Durée : 1h56.

Note de la rédaction :

Le vieil Earl Stone est rattrapé par son histoire. Il est en train de perdre sa petite pépinière de lys, mise en faillite par les ventes par Internet, il ne comprend plus grand-chose à la façon dont tourne le monde, sa famille, qu’il a toujours négligée, lui tourne le dos. Prototype de petit Américain blanc, il garde ses valeurs provinciales qui n’ont plus guère cours : il est au bout de son rouleau. Jusqu’au jour où une rencontre va faire basculer sa vie. On lui propose en effet de le payer grassement pour transporter de la marchandise à travers le pays. Est-il si naïf ? Il lui faudra du temps pour comprendre que les sacs de voyage que l’on jette dans son coffre sont bourrés de drogue et qu’il est devenu l’employé d’un cartel mexicain. Qu’importe, il récupère son entreprise, envoie de l’argent à sa petite-fille, finance la rénovation du club de son village… Il se croit protégé – et c’est le cas – par sa transparence : qui soupçonnerait un vieillard sympathique quand il le veut et toujours roublard ?

Ce fond de film d’action (suspense mou, truands plus bling-bling qu’effrayants, recherche de la police) n’est qu’une apparence et ne tient d’ailleurs aucunement en haleine. Un prétexte pour un testament ? Probablement. Celui d’un homme qui prendrait conscience de son égotisme, de ce qu’il a raté, de ce qu’il veut réparer avant de partir. Et qui découvre ce qu’il considère comme les vraies valeurs de la vie, soit l’amour de sa famille. Et il a de la chance le vieil Earl avec sa famille bien tolérante qui lui pardonne son absence et son indifférence, prête à l’accueillir et à le soutenir. Mais le propre d’une famille n’est-il pas le besoin d’amour, même venant du pire de ses membres ?

Malgré ses moments d’humour plutôt revigorants, vous l’aurez compris, le dernier Clint Eastwood, aussi rédempteur qu’un soap américain, nous a profondément déçus par le mauvais jeu de sa corde bien-pensante. Même si l’acteur-réalisateur a malgré tout réussi à nous toucher par la fragilité qu’apporte la vieillesse.

Avis à chaud d’un spectateur
« Encore un bon Clint Eastwood, drôle et émouvant. Une petite leçon de vie. J’ai passé un très bon moment. » (Marie-Christine, 64 ans)