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Cinéma # Salle Jacques-Tati

[zoom] 90’s

(Etats-Unis 2019) comédie dramatique de Jonah Hill avec Sunny Suljic, Lucas Hedges, Katherine Waterston.
Durée : 1h25.

Note de la rédaction :

Les années 90 dans un quartier populaire de Los Angeles. L’été s’éternise, les parents travaillent, les enfants sont désœuvrés et livrés à eux-mêmes. Petit garçon solitaire et timide, maltraité par un grand frère caractériel, aimé par une mère célibataire encore juvénile qui fait ce qu’elle peut, habitué à une maison qui résonne de cris et parfois de coups, Stevie, 13 ans, traîne à la recherche de sa vie. Sans figure masculine, sans guide. La rencontre avec une petite bande de skateurs plus âgés va le transformer. D’apprentissage du skate en actes de courage magnifiques parce qu’absurdes, Ray, Fuckshit, Ruben et Fourth Grade deviennent sa nouvelle famille. Derrière leurs postures bravaches, leur langage grossier, leur découverte du désir et de la sexualité, leurs transgressions, affleurent une immense fragilité et des rêves qu’ils doutent déjà atteindre. 

En jouant la caricature du petit homme, Stevie quitte l’enfance quand ses amis quittent l’adolescence. Ce long été sera pour eux celui de l’avant et de l’après car, malgré la sincérité de leur amitié, leurs avenirs se séparent déjà… 

90’s serait comme le petit concert d’un quintet qui aurait trouvé son chef d’orchestre : le skate. Filmé en format 4:3 avec des caméras d’époque, bordé d’une playlist hip-hop, il réveille le souvenir d’une génération que cette nouvelle expression urbaine a réunie. Pour son premier long métrage, Jonah Hill évite pourtant les clichés du rétro par une figure de switch réussie portée par de jeunes acteurs attachants dénichés sur des spots sauvages. Cela donne un film rugueux, authentique, et profondément mélancolique. Non pas d’une époque, mais d’un âge si périlleux alors que l’on se croit invincible, si bref alors que l’on s’imagine éternel, si âpre alors que l’on est si tendre. 

Avis à chaud d’un spectateur
« Je suis un peu déçue, cette histoire d’ados, bof. Mais je ne me suis pas ennuyée pour autant, c’est bien construit et le petit Stevie a un sourire d’ange très émouvant. » (Mégane, 22 ans)