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Spectacles # Saint-Nazaire

Cocagne

Avec “Cocagne”, la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh passe au crible nos émotions et nous entraîne de l’autre côté du miroir.

Que serait aujourd’hui le pays de Cocagne ? Cette terre de fêtes perpétuelles et d’abondance sans violence ? Si, avec sa nouvelle création, Emmanuelle Vo-Dihn va fouiller dans nos imaginaires collectifs, ce n’est pas pour prôner cette vie d’opulence, mais pour l’actualiser et la déconstruire. Cocagne est une pièce sans fard autour de nos émotions fondamentales, le rire, le désir, les pleurs ou la fureur. Dans ces émotions et attitudes qui sont les nôtres, on flirte avec les clichés, le superficiel et les apparences. Entre la danse, le théâtre et le mime, neuf danseurs jonglent avec une succession de fresques colorées et vives qui toucheront à coup sûr tout un chacun. Rencontre…

Estuaire. Parlez-nous du titre de votre pièce, Cocagne.
Emmanuelle Vo-Dinh. Par association d’idées, ce mot renvoie à une forme d’utopie, comme une sorte de paradis terrestre. Mais “Cocagne”, ça cogne aussi… Dans cette pièce, il est question du conflit entre les images que l’on reçoit et la réalité, comment je peux les revisiter et les faire dialoguer. J’ai été inspirée par le tableau de Vélasquez, Les Ménines, qui pose la question de la représentation et de ce qu’elle nous renvoie de nous-mêmes.

Vous scrutez les émotions, d’où cela part-il ?
EVD. Depuis que j’ai rencontré le neurologue américain António Damásio il y a vingt ans, mes pièces sont traversées par cette question des émotions humaines. Elles jouent de manière conflictuelle sur le vrai et le faux, sur comment les images nous manipulent et provoquent des émotions qui peuvent être contagieuses. Comment recevons-nous et lisons-nous ces images ? Que nous disent-elles de l’état du monde ? Cocagne renvoie chacun à la possibilité de choisir son degré de distanciation.