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Spectacles # Saint-Nazaire

Labotanique, les vibrations du végétal

En première partie de La Belle Bleue, le duo du projet Labotanique égrainera au Vip sa musique influencée par la nature.

Ronan Moinet et Thomas Cochini (ci-dessus) sont deux ingénieurs agronomes musiciens. Le premier est rappeur autodidacte et le second, ancien élève au Conservatoire, membre de groupes de jazz et créateur de projets solo. Tous les deux ont la « fibre pour le végétal » et c’est donc sur les bancs de leur école d’agronomie de Toulouse qu’ils se sont rencontrés.

Leur collaboration a démarré « dans un placard », puis leur amitié les a conduits à Nantes, où est né Labotanique, plus qu’un duo, un laboratoire musical et végétal, la rencontre de la science et des arts. De leurs années d’études, ils retiennent cette rigueur de la recherche scientifique et l’appliquent à la création artistique. « On récolte la matière sonore comme si on faisait une expérimentation. L’idée est d’avoir du tangible pour le transcrire en musique. De la rigueur scientifique, on peut tirer de l’artistique, de l’imaginaire, des histoires », explique Thomas Cochini.

Ainsi, après avoir exploré l’Amazonie dans leur premier EP sorti en 2016, L’aventure des plantes, les deux chercheurs poursuivent leur voyage dans la forêt urbaine avec 47e Parallèle, celui-là même passant vers Nantes. Plus pop que le précédent, cet album produit par Raphaël D’Hervez mêle rap, chanson et slam, et invite à une balade au rythme de la nature et du béton, un alliage étonnant illustré par la chanson “Le syndrome du banlieusard“ inspirée du polypodium vulgare, cette fougère que l’on peut voir pousser le long des murs.

Au travers de ce projet, les deux artistes s’emploient à vulgariser ce savoir en le partageant auprès de scolaires avec lesquels ils collectent des sons pour créer un écosystème sonore. « Cette méthode scientifique crée un cadre dans lequel les enfants peuvent s’exprimer », constate Thomas Cochini. Le duo mènera ce travail de médiation culturelle avec des personnes incarcérées courant mai-juin 2020. « Au fur et à mesure, on se rend compte de l’aspect universel de la botanique. Cela concerne tout le monde, on a tous un rapport au végétal et, par ce biais, on peut véhiculer un message. » Un message qu’ils ont déjà partagé au Jardin des plantes de Nantes en juillet dernier avec la création de dix chansons autour de dix plantes et qu’ils continueront de faire voyager sur la scène du Vip de Saint-Nazaire samedi 14 décembre.