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Spectacles # Saint-Nazaire

Nourrir la flamme

Pour l’ouverture de sa 7e saison, la Philharmonie des Deux Mondes célèbre l’intensité lancinante du bandonéon avec son nouveau concert : “Nourrir la flamme”.
Rendez-vous ce week-end au théâtre Jean-Bart avec sa formation de chambre de quinze musiciens à cordes et le soliste Frédéric Langlais.

>> Frédéric Langlais

La vie, la mort, le feu, la passion, l’émotion première, l’itinérance… autant de termes évoqués par cet instrument voyageur. Pour Philippe Hui, chef d’orchestre de la Philharmonie des Deux Mondes, « bien que le bandonéon possède une palette sonore moins riche que l’accordéon, il porte en lui les vibrations de la nostalgie ». Frédéric Langlais, grand bandonéoniste également compositeur, accordéoniste, créateur de l’amoriental, instrument 1/4 de ton pour musiques orientales et d’Europe de l’Est, et du Why Nota, un accordéon en plexi électro-acoustique, interprétera avec l’orchestre deux œuvres d’Astor Piazzolla, Adios Nonino, célèbre morceau écrit en mémoire de son grand-père, et Oblivion, un tango mélancolique comme la fuite du temps. Ce sera aussi l’émouvant moment de la découverte du concerto pour bandonéon Nueva Vida (Concierto del Fenix), la première d’une création commandée par l’orchestre au virtuose.

Et pour rendre grâce à l’orchestre à cordes, sont de plus au programme la légèreté du Divertimento K 138 en Fa majeur d’un Mozart encore adolescent et la rythmique percutante des 5 Pièces OP 44 N° 4 d’un Paul Hindemith allemand qui, apprenant la mort du Français Debussy en mars 1917, dit :

« La musique dépasse les frontières politiques, la haine nationale et les horreurs de la guerre. Je n’ai jamais vu aussi clairement la direction que doit prendre la musique. »

Une conviction que partagent la Philharmonie et son chef d’orchestre, qui se battent avec leur art pour l’accès à la culture pour tous. Ils partageront à ce titre la scène avec la Philharmonie des quartiers le samedi 11 janvier. « Nous arrivons au terme de notre premier cycle de deux ans avec ces trente enfants pilotés par les écoles Brossolette et Camus, en collaboration avec la Maison de quartier d’Avalix*. Deux ans parce c’est une initiation et non un apprentissage. L’enjeu est dans la découverte. Nous travaillons actuellement avec le Conservatoire au meilleur accueil de sept d’entre eux, avec des cours collectifs et du solfège allégé. Il n’est pas question de les effrayer ou de les dégoûter. Pour les autres, c’est déjà une réussite car ils sont entrés dans la culture. Picasso n’est pas seulement une voiture et Beethoven pas seulement un chien. Le savoir, c’est ça, la justice », martèle Philippe Hui, déjà sur la route de nouveaux projets nourris d’humain et d’audace. 

* Les répétitions ont lieu au Petit-Caporal.

Le concert se donnera également le 18 janvier à Mesquer et le 25 janvier à Saint-Gildas-des-Bois.