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Spectacles # Saint-Nazaire

Nous, L’Europe, banquet des peuples

L’écrivain Laurent Gaudé et le metteur en scène Roland Auzet unissent leurs talents pour questionner notre désir d’Europe. Un spectacle épique.

Comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va, c’est bien le sujet de Nous, l’Europe, banquet des peuples. Quelle Europe désirons-nous ? Qui sommes-nous et d’où venons-nous ? En réponse à ces questions, Laurent Gaudé offre un récit puissant et poignant. Comme un besoin de sentir le souffle des débuts de l’Europe en traversant son histoire pour exhorter à l’espoir. Car il y eut des douleurs, des ignominies, des crimes, et sur les cendres de cette histoire conflictuelle et sanglante est née une “belle utopie”, l’Union européenne.

La mise en scène de Roland Auzet apporte au texte une vitalité créatrice de par son adresse frontale et forte aux spectateurs, par sa manière d’orchestrer les paroles qui fusent, rebondissent et se répondent. Dans un décor spectaculaire, il convoque ici onze acteurs de nationalités différentes et un chœur de foule afin de construire un récit européen.

3 questions à Roland Auzet, metteur en scène et compositeur

©Emmanuelle Murbach

Estuaire. Où en est l’Europe pour vous aujourd’hui ?
Roland Auzet. Il suffit de suivre l’actualité pour savoir qu’elle vient de subir un préjudice, c’est comme si elle avait perdu une jambe en perdant le Royaume-Uni, c’est un des piliers de la maison Europe qui s’écroule. Au fond, on aurait dû en parler plus tôt et s’interroger sur notre identité, l’Europe a manqué de citoyenneté et a perdu le sentiment d’appartenance. Bien sûr, elle a amené la paix, cette idée s’était posée sur les feux et les cendres…

Quel rôle pouvez-vous avoir en tant qu’artiste ?
Je pense qu’il est urgent de convoquer la notion d’utopie. En mettant sur scène onze comédiens ne parlant pas la même langue, on peut arriver à tisser une histoire commune.

Quelle forme théâtrale avez-vous donnée à ce texte ?
D’abord, ce travail est le fruit d’une collaboration étroite avec Laurent Gaudé, l’écriture pour lui et le plateau pour moi, un croisement de regards. Il a fallu s’emparer des récits en plusieurs langues pour convoquer l’idée des origines et pour devenir un Nous. On se retrouve dans une sorte d’agora au centre de laquelle surgit la parole intense portée par les acteurs, un chœur d’une quarantaine d’amateurs et de la musique, passant du chant céleste au rock métal.