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Spectacles # Saint-Nazaire

Et la clameur retentit !

Les Irréductibles retrouvent la scène du Vip pour leur concert-salade samedi 16 et dimanche 17 octobre. Rencontre dans la salle de répétition.

Mercredi, peu avant 14h. Des notes puissantes de cuivre, de basse et de batterie s’élèvent d’une salle au pied d’un des bâtiments du complexe lycéen Aristide-Briand. Dans l’allée qui mène à la salle de répétition, l’envie de se déhancher se fait déjà ressentir. Une fois la porte franchie, c’est une bouffée d’énergie qui claque à la figure. Une mise en bouche alléchante à la veille des concerts des Irréductibles au Vip samedi 16 et dimanche 17 octobre. « Tout le monde n’est pas là, il y a encore beaucoup de travail », s’excuse presque Mathias Val, professeur de musique au lycée et « chef d’orchestre » de cette joyeuse troupe.

« Il vaut mieux qu’on fasse un concert de très bonne qualité d’une heure et quart plutôt qu’allonger piteusement à une heure et demie », rappelle-t-il à ses élèves.


Le morceau répété n’est pas encore au point. « Si on sent qu’on n’est pas prêt, on ne le met pas en scène », prévient-il. A quelques jours de la date de la représentation au Vip, la pression monte. Les questions d’organisation se bousculent. L’impatience se ressent aussi. « C’est vraiment une chance de malade de monter sur scène », s’enthousiasme Joseph, seul élève de seconde à chanter en solo pendant un morceau. Il a vu les Irréductibles en concert lorsqu’il était au collège.

« Je savais que je voulais en faire partie depuis que j’étais en quatrième », raconte-t-il.
« C’est un chanceux. En général, c’est réservé aux plus anciens », s’amuse à dire Mathias Val.

Un joli bordel musical

Car le challenge est de taille pour ces jeunes chanteurs et musiciens amateurs. Depuis plus de 20 ans, Les Irréductibles mettent le feu à la scène nazairienne et ont acquis une certaine notoriété. D’un classique spectacle de fin d’année au début, leurs concerts sont aujourd’hui très attendus par le public. Mathias Val, malgré les années à la tête de la formation avec Frédéric Petit, CPE, se dit toujours « très ému » face à cet engouement qui les dépasse à chaque fois. Une performance qui doit être renouvelée chaque année. « C’est toujours compliqué. On ne sait pas ce que ça va donner avec les nouveaux élèves », explique-t-il.

« On est à la fois une fanfare, une chorale et différentes formations musicales », tient-il à préciser. Ils seront 150 élèves à monter sur scène successivement. Ce joli bordel musical, qu’ils ont nommé concert-salade, n’est plus un bricolage d’amateurs. « On a une vraie exigence dans l’interprétation musicale. On recherche un rythme, une cohérence et un équilibre. On travaille sur les arrangements », affirme-t-il. Cette exigence lance d’ailleurs des vocations. « On a quelques anciens élèves qui font aujourd’hui carrière dans la musique. Même si personne n’a percé sur le plan national, ils réussissent à en vivre. Ce qui est vraiment pas mal », raconte fièrement le musicien-professeur. Mais aux Irréductibles, la chance est donnée à tout le monde.

« J’avais été éjecté du Conservatoire car ma voix ne correspondait pas à leur standard. Ici, j’ai pu me la réapproprier en faisant partie de la Chorale », raconte Henri, qui va entamer sa troisième année sur scène.

De la musique en théâtre

Si rien n’est laissé au hasard, « la réussite tient au fait que les jeunes réussissent à s’approprier les morceaux que nous avons choisi » se réjouit Mathias Val. De la variété française de France Gall, au hip hop d’Orelsan, ils ne s’interdisent rien. Sauf de répéter les thèmes dans le même concert. « Le choix est toujours très éclectique, indique-t-il. Cette année, il n’y aura pas de composition » comme en 2018 où des anciens élèves avaient écrit deux morceaux. Mais Les Irréductibles cherchent toujours à évoluer. Avec le temps, des idées ont émergé « autour de la machine à café de la salle des professeurs ». Des pastilles de théâtre ont été apposées entre deux morceaux. « C’est une ponctuation. Avant, on ne s’exprimait jamais entre deux moments de scène, explique Lisa Paul, professeur de philosophie, ancienne comédienne et musicienne aux Irréductibles. On a travaillé notamment sur le titre de France Gall Résiste. On a réfléchi sur la question C’est quoi résister ? Les élèves sur scène ne vont pas jouer un personnage. Ils vont être l’auteur d’une parole, d’une sincérité ».

Vendredi, ce sera la répétition générale. Près de 7 heures à peaufiner les derniers détails. Et la bonne nouvelle, ça sera un concert debout avec une jauge à 100 %. Un retour à la normale qui va mettre le feu.