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Spectacles # Saint-Nazaire

Molière à la sauce bretonne

L’Astrolabe 44 revisite la comédie-ballet de Molière et Lully “Le Bourgeois gentilhomme” en « made in Breizh ». Une manière originale de célébrer le 400e anniversaire de la naissance du grand auteur français.

C’est le 14 octobre 1670 au château de Chambord que le rideau se lève pour la première représentation de la comédie-ballet Le Bourgeois Gentilhomme devant le roi Louis XIV. A l’origine de cette pièce, une commande royale : le roi souhaitant se venger de l’attitude cavalière de l’ambassadeur turc qui n’aurait pas témoigné toute l’admiration attendue pour le faste déployé lors de sa venue. L’époque étant aussi à l’exotisme oriental, ce que l’on nomme alors les “turqueries”. Cette pièce est le point d’aboutissement d’un genre né neuf ans plus tôt et qui va décliner voire quasiment disparaître après la mort de Molière en 1673, pour laisser place à l’opéra et à l’opéra-ballet alors naissant.

Bretonnisation

De ce grand classique du théâtre français, L’Astrolabe 44 a décidé de le revisiter à la sauce bretonne. Un projet ambitieux entamé en 2017 sous la férule de Pierre Reipert, puis repris par une jeune metteuse en scène Gemma Malgogne. Si le texte n’a pas été retouché, ou seulement à son extrême marge, c’est la mise en scène, en particulier le ballet, qui a subi des mutations profondes pour que la scène ne se situe plus dans une France du XVIIe siècle mais en Bretagne au XXe siècle. « Nous nous sommes associés pour la musique avec le groupe XX Celtes et pour la chorégraphie avec Cercle Celtique Bro Gwenrann de Guérande. Tam Tam Production d’Hervé Batteux a opéré une ré-instrumentalisation de la partition. La musique a été bretonnisée légèrement », indique Dominique Blain, comédien de la troupe d’amateurs.

Le hasard faisant bien les choses, la pièce qui a été reportée deux années de suite, se jouera donc finalement l’année du 400e anniversaire de la naissance de Molière. Une occasion qu’a saisi l’Astrolabe pour proposer, en parallèle, le spectacle de Françoise Thyrion Molière par elle-même et sa version bretonne par Nolwenn Korbell. Ce monologue déjanté raconte l’histoire d’une jeune conférencière qui s’apprête à donner une conférence sur Molière. Mais très vite, un étrange dédoublement se produit : elle devient peu à peu Jean-Baptiste Poquelin.
Après les thèmes plus sombres de La vie de Galilée de Bertold Brecht et des Sorcières de Salem d’Arthur Miller, L’Astrolabe 44 veut nous redonner le sourire dans une époque déprimante.