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Associations # Saint-Nazaire

Femmes toujours solidaires

Covid ou pas, Femmes solidaires Saint-Nazaire continue son travail de défense des droits des femmes. Le point.

Si l’association Femmes solidaires Saint-Nazaire a dû interrompre ses permanences durant le confinement, elle n’a pas pour autant cessé d’être joignable par téléphone. Elle a aujourd’hui retrouvé ses possibilités d’accueil physique et repris son travail de terrain là où elle l’avait laissé.

« Nous comptons bien continuer nos actions d’éducation non sexiste dans les lycées de Saint-Nazaire et de Guérande, et terminer le documentaire que nous sommes en train de réaliser avec Les Pieds dans le PAF », explique Esperanza Orquin, présidente. Matrimoine, recueil de témoignages et de portraits de militantes féministes de Femmes solidaires du territoire, de la sortie de la guerre à aujourd’hui – dont la résistante Christiane Cabalé, une des créatrices de l’association qui s’est d’abord appelée Union des femmes françaises – devrait effectivement être finalisé en octobre.

Double peine pour les femmes porteuses d’un handicap

« Nous avons également deux grands chantiers devant nous : la situation des femmes en situation de handicap et l’accueil des femmes qui vont porter plainte au commissariat », continue Esperanza Orquin. En effet, plus de 50 % des femmes qui viennent chercher de l’aide lors des permanences de Saint-Nazaire parce que victimes de violences sexuelles et/ou physiques sont porteuses d’un handicap. Ce qui correspond bien aux données remontées par le ministère des Solidarités et de la Santé et du ministère de l’Intérieur quant aux statistiques nationales. « Nous travaillons sur cette problématique avec Femmes pour le dire Femmes pour agir – dont le slogan est “Femmes handicapées, citoyennes avant tout !”, qui va venir nous former afin que nous soyons mieux armées sur cette question spécifique, en particulier dans l’amélioration de notre accueil. Nous allons aussi porter cette question au contrat local contre les violences sexistes et sexuelles mis en place par la Ville », expose Katy Jiffrelot, membre de Femmes solidaires

La difficulté de porter plainte

« Durant le confinement, nous avons appris que des femmes avaient eu des difficultés pour porter plainte au commissariat de Saint-Nazaire. On leur disait par exemple de revenir le lendemain. On sait pourtant à quel point cette démarche est difficile, autant psychologiquement que pratique lorsque l’on est sous surveillance, on sait aussi l’urgence vitale de certains cas… Nous avons de suite lancé un appel sur Facebook, qui a provoqué de nombreux retours de témoignages montrant que ce n’était pas un phénomène nouveau en lien avec la Covid. Nous avons de suite alerté d’autres associations telles le CIDFF*, Solidarité Estuaire et Solidarités femmes, et la  déléguée départementale aux droits des femmes. Le commissariat nous a très vite contactées et nous avons rencontré le commandant divisionnaire. Rendez-vous est également pris avec la brigade de protection familiale pour mettre les choses à plat. »

Finalement, cette rentrée sera une rentrée comme les autres pour l’association, dans la poursuite de la cause des femmes, dans la défense de leurs droits, dans l’écoute et l’accompagnement, et dans la volonté de remplir le rôle de lanceuse d’alerte.

* Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles.