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Saint-Nazaire, un destin breton qui s’affirme ?

La Loire-Atlantique bientôt en Bretagne ? Le comité local de Bretagne Réunie voit le chemin s’éclaircir pour un référendum.

Le débat sur la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne s’est fortement accéléré ces derniers jours. Le 11 octobre dernier, une centaine d’élus, d’associations et de militants ont été invités à en débattre par la toute nouvelle association nantaise A la bretonne. Le projet de référendum, porté par une pétition de 105 000 signatures en 2018, s’impose à nouveau dans l’agenda politique breton et ligérien à la veille des élections régionales et départementales.

Au comité local de Saint-Nazaire de Bretagne Réunie, Patrick Lecat, son représentant, lui-même invité à cette journée, espère que ce référendum se fasse au plus vite, même si les tenants à sa réalisation le projettent en 2024.

« Ce référendum est nécessaire, il nous faut un processus démocratique afin que le peuple se prononce. Il faut faire le maximum pour qu’il ait lieu. Je ne suis pas seulement optimiste, mais aussi combattif », explique-t-il clairement.

D’autant plus que, « selon le sondage TMO 68 %, des habitants de la Loire-Atlantique le veulent ». Il se réjouit donc que le dossier avance aussi vite. Quant au président du Département, Philippe Grosvalet, il ne se dit pas contre et n’en fait pas « une affaire personnelle ». « Il se dit même disposé à accompagner le débat », souligne Patrick Lecat, qui rappelle notamment que « ce n’est pas un combat entre la droite et la gauche. Il faut dégager un consensus ». Preuve, selon lui, que des députés bretons ou proches de la majorité présidentielle soutiennent ce projet.

Si le débat avance aussi vite, c’est aussi que la question bretonne n’a jamais été autant d’actualité et n’est plus perçue comme un objet du passé dans la société. En 2019, Bretagne Réunie avait saisi l’opportunité de droit d’interpellation citoyenne pour mettre à l’ordre du jour du conseil municipal la « pleine reconnaissance de l’identité bretonne de Saint-Nazaire », grâce à une pétition qui avait recueilli 3 500 signatures.

Une langue vivante

Aussi, la langue bretonne revient-elle en force. L’école Diwan de Saint-Nazaire, ouverte depuis 1991, ne s’est jamais aussi bien portée puisque, selon l’adjoint à l’Education Xavier Perrin, « il faudra bientôt pousser les murs ». Aujourd’hui, l’école compte une quarantaine d’élèves. Et récemment une classe de maternelle bilingue a été ouverte à l’école publique Gambetta, avec neuf élèves. L’objectif est de créer des classes de la maternelle au CM2. Déjà, une seconde classe sera ouverte l’année prochaine.

Ce succès démontre que cet apprentissage ne se cantonne plus aux bretonnants, mais est perçu comme une ouverture culturelle. « Cela répond à une demande sociale des parents, et la Mairie n’est plus aussi frileuse sur cette question », déclare l’élu. Selon une enquête sociolinguistique de 2018 de l’Office public de la langue bretonne, le taux de réponses positives dans la région de Saint-Nazaire concernant le développement de l’offre d’enseignement atteint près de 83 %. Avec une telle envie, c’est l’espoir d’une langue régionale qui retrouve de sa vigueur. Entraînant dans  son sillon l’espoir d’une Bretagne réunifiée ?