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Associations # Saint-Nazaire

Le futur camion-épicerie Tot’Mobile de Totem

L'épicerie associative et solidaire nazairienne Totem souhaite répondre au manque de commerces de proximité avec un camion-épicerie qui parcourrait les différents quartiers de Saint-Nazaire.

Il fut un temps où boulangers, épiciers, crémiers ou bouchers sillonnaient les routes de France pour ravitailler le plus petit des hameaux. Dans une étrange logique, plus les commerces de proximité fermaient leurs portes, plus les boutiques ambulantes disparaissaient. Jusqu’à quasiment disparaître, les achats alimentaires se concentrant dans les moyennes et grandes surfaces, souvent implantées en périphérie des gros bourgs et des villes. Les voici de retour, même si c’est encore au compte-gouttes, portées par de jeunes artisans et commerçants soucieux de rendre service aux personnes âgées ou sans moyen de locomotion, mais aussi de favoriser les circuits courts et le lien social. C’est ce mouvement que veut aujourd’hui rejoindre l’épicerie associative et solidaire Totem : parcourir les quartiers éloignés des commerces pour proposer les petites choses qui manquent et favoriser les rencontres autour de son camion au nom de chansonnette propre à faire sourire les enfants, la Tot’Mobile.

Un pack de lait, une baguette…

« Depuis notre ouverture avenue de la République en novembre 2019, force est de constater que les habitants des quartiers ne viennent pas faire leurs courses alimentaires au centre-ville. Alors, plutôt que de les attendre, nous allons aller vers eux, explique Pierre Bastian, président de Totem. Nous ne pourrons pas transporter la totalité du contenu  de notre épicerie, mais il y aura tout ce qui peut dépanner. Ce qui est différent des livraisons à domicile que nous proposons déjà sur les communes de Saint-Nazaire, Montoir-de-Bretagne, Saint-André-des-Eaux et Trignac. »

Et pour mieux répondre aux besoins qui peuvent être différents selon les lieux, l’association s’appuiera sur des enquêtes de terrain menées avec l’aide des Maisons de quartier. « Il est nécessaire de savoir ce que les habitants attendent vraiment. Par exemple, à Prézégat, la plus grande demande est un dépôt de pain. Que ce soit pour les produits ou les fréquences des tournées, nous construirons nos tournées à partir de ces enquêtes en commençant où les besoins se font le plus sentir, tout en communiquant sur ce concept avec les habitants. Nous savons déjà que notre première cible sera le quartier de Prézégat, où il n’y a aucun commerce excepté Auchan plus loin. »

… et un petit bonjour

Et d’imaginer des habitants en train de discuter avant même d’entendre le coup de klaxon attendu « parce que nous avons aussi besoin de lieux de rencontres, d’instants partagés, ce qu’apportent les petits commerces », insiste Pierre Bastian. Totem voit ainsi déjà plus loin, prêt à s’adapter, à élargir ses tournées et à faire évoluer ses services, imaginant même recréer la vie d’une place de village à Prézégat avec des partenaires comme le camion le MarSOINS avec qui des échanges sur le projet ont déjà débuté. « Le top du top serait de pouvoir recruter des bénévoles dans chaque quartier pour développer des pôles de solidarité envers les personnes âgées, à mobilité réduite ou handicapées, pour être en totale adéquation avec les besoins. » De la même façon, Totem envisage de faire voyager dans les Maisons de quartier le lieu d’échange qui jouxte son épicerie de l’avenue de la république afin de mettre en place des temps d’ateliers de sensibilisation sur les circuits courts, la nutrition ou la gestion des déchets, et pour tout simplement favoriser des temps de partage, toujours en maintenant l’ADN de l’association, la mixité sociale*. « Les habitants apprendront à connaître notre épicerie et peut-être cela leur donnera-t-il envie de venir aussi faire leurs courses dans le centre-ville ? », espère même Pierre Bastian.   

* L’épicerie est ouverte à tous les clients, sa spécificité étant que les personnes et familles les plus précaires peuvent bénéficier d’une prise en charge d’un pourcentage du montant de leurs achats par le CCAS. Pour aller plus loin, lire nos articles archivés sur Totem : www.estuaire.org

Le montage financier

Pour monter ce projet, dont la finalisation n’est pas prévue avant l’automne, Totem a lancé un financement participatif le 16 avril dernier. L’association répondra également à divers appels à projets, dont ceux de la Draaf (ministère de l’Agri-culture) qui ont pour objectif de soutenir des actions permettant à des personnes précaires d’accéder à des circuits courts.

Le budget prévisionnel est de 80 000 à 100 000 euros pour l’achat, l’aménagement et la décoration d’un camion (sans permis poids lourd), et l’achat d’une cellule frigorifique.

L’association espère de plus pouvoir financer un animateur dont la mission serait de développer le projet sur trois ans.

Financement participatif : coordonnées sur la page Facebook de l’épicerie.