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Associations # Saint-Nazaire

Pauvreté : 14 associations sollicitent le préfet

Quatorze associations de solidarité alertent le préfet et les élus locaux sur la situation alarmante des plus démunis. Une situation qui ne cesse de s'aggraver depuis le début de la pandémie.

C’est un cri d’alarme que poussent 14 associations de solidarité de la région nazairienne, qui œuvrent au plus près des plus démunis et des sans abris. Réunies en « collectif du dimanche » toutes reconnaissent que la situation pour les plus pauvres s’aggrave depuis le début de la pandémie. « Nous voulons vous alerter, comme l’année dernière, sur l’accroissement du nombre de personnes en situation de précarité et/ou sans domicile sur l’agglomération de Saint Nazaire. Que s’est-il passé depuis 1 an ? Le nombre de sans-abris et de sans domicile fixe est également en forte croissance, alors que les réponses politiques et institutionnelles stagnent. Le 115, très sollicité, est souvent aux abonnés absents. Ce téléphone qui sonne dans le vide est l’écho d’une détresse », alerte le collectif. « La Fraternité sert jusqu’à 45 petits déjeuners par jour, les repas du midi au Trait d’Union débordent. Tout le monde est à flux tendu. Des gens sont expulsés sans proposition de relogement », relate Philippe Hamache, coordinateur du collectif. Au Secours populaire, la demande explose : dès septembre dernier, elle avait déjà dépassé son taux d’activité de toute l’année 2020. Une situation préoccupante en ce tout début d’hiver alors que le froid est déjà là.

Immobilisme politique

Le collectif dénonce aussi « l’immobilisme politique ». Un constat qui a poussé le collectif formé par l’ASC (Association Solidarités et Créations), ATTAC 44, le Collectif Urgence sociale, le DAL (Droit Au Logement Saint-Nazaire), Espoir au cœur, Emmaüs, la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), La Fraternité, MRAP (Mouvement contre le Racisme pour l’Amitié entre les Peuples), le Planning Familial, RLS (R’Éveillons La Solidarité), le Secours Catholique, et le Secours Populaire, à interpeller le Préfet Didier Martin et des élus locaux. « Nous souhaiterions échanger avec vous et vos services sur le sujet, en proposant des idées nouvelles et en réinventant une nouvelle façon de travailler ensemble, afin de mettre le plus grand nombre à l’abri, et ne pas expulser sans relogement, quoiqu’il en coûte ». « Nous avons des propositions à faire. Des associations travaillent actuellement sur des alternatives. A l’ASC, ils réfléchissent sur l’hébergement temporaire dans des tiny house, d’autres imaginent des solutions temporaires comme des serres chauffées. On sait gérer du foncier en intercollectif. On souhaite qu’on nous entende », tient à préciser Philippe Hamache.

Face à la situation la mairie de Saint-Nazaire a souligné qu’elle a interpellé en novembre dernier le Président de la République sur le manque de moyens déployés par l’État pour venir à bout du sans-abrisme conformément à ses engagements. « La municipalité a pris ses responsabilités et continue à le faire puisqu’elle mobilise plus de 400 000 € par an de son budget d’action sociale pour soutenir le service public d’État en matière d’hébergement d’urgence géré par la Préfecture, sans pour autant que ce ne soit une compétence municipale (…) les moyens mis à disposition par le Gouvernement sur notre territoire ne sont pas à la hauteur de l’enjeu majeur », souligne-elle.