Wharf n°3
Toujours aussi caustique, ce troisième numéro interroge notre passion pour les robots.
L’irrégulomadaire Wharf vient de sortir. Ce numéro 3, Un numéro plein de bits !, est caustique à souhait. Il prend plaisir à désorganiser nos perceptions de l’art graphique conventionnel et brûle nos certitudes comme le ferait la soude. Et, surtout, avec ce ton toujours très satirique, les « 17 composants » réunis par Art d’assaut qui ont participé à ce numéro nous livrent un brûlot sur la robotique ou plus exactement notre passion pour le robot, ce qui d’ailleurs ne date pas d’hier. Faut-il avoir lu les maîtres du genre, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, de Philip K. Dick, publié en 1966, ou Le Neuromancien, de William Gibson dans les années 80, pour se plonger dans ce 68 pages ? La réponse est loin du code binaire cher à nos développeurs en informatique.
Les références y sont, certes, mais le propos est bien plus universel. Le robot ne revendique pas, il est productif, il n’a pas besoin d’être payé… Et il assouvit le désir des hommes au sens masculin, le robot remplace la femme, au quotidien comme dans les fantasmes. D’ailleurs, n’est-elle pas simplement le robot de l’homme ?
Entre critique sociale et sociétale, Wharf met de l’huile dans les circuits et fait chauffer le processeur.