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Portraits # Saint-Malo-de-Guersac # Saint-Nazaire

Masques barrière et action solidaire

Quand une femme entrepreneuse décide d'allier activité professionnelle, confinement et solidarité : Karine Méteyer, 53 ans, décoratrice d'intérieur, reverse une partie de sa recette au Carillon.

>> Karine Méteyer  en livraison avenue de la République, à Saint-Nazaire.

Karine Méteyer est devenue décoratrice d’intérieur après une longue carrière dans la grande distribution à Trignac. Après des années dans ce secteur, cette native de Donges n’y trouvait plus son compte. Un bilan de compétences à 40 ans passés, suivi d’une formation à l’Ifat de Vannes en décoration d’intérieur, la lance sur le chemin de l’entrepreneuriat.

« Je n’ai pas du tout la même pression, même si je stresse d’un mois sur l’autre. On travaille pour soi. »

En mars dernier, Karine Méteyer et son mari étaient en vacances à l’étranger quand le confinement a été décrété. Rentrée d’urgence chez elle à Saint-Malo-de-Guersac, elle met de suite sa machine à coudre et ses compétences au service du personnel soignant en confectionnant des sur-blouses via le collectif Couturières solidaires.

« Les tenues fabriquées par les bénévoles locales sont allées à l’hôpital de Saint-Nazaire, à Nantes, dans les Ehpad… »

A l’heure la plus forte de la pénurie de masques, après un lot gratuitement fourni à la famille, aux amis et aux soignants qu’elle connaît, elle décide de fabriquer des masques en tissu qu’elle met en vente sur son site. Membre de feu le réseau nazairien Bouge ta boîte et de Femmes de Bretagne, elle se souvient du Carillon de Saint-Nazaire, récompensé aux Audacity Awards 2019, une soirée à laquelle elle était présente. « Leurs actions m’ont marquée. » Le Carillon, qui est la première franchise sociale de l’association La Cloche a lancé de fortes initiatives pendant le confinement, dont les chefs solidaires, que les lecteurs d’Estuaire connaissent bien. Lire notre article.

« J’avais envie d’être utile »

« J’avais envie d’être utile, insiste-t-elle. La vie devenait difficile pour ces associations privées de bénévoles et qui recevaient moins de dons. De mon côté, même si tout était bloqué, il fallait que je continue à honorer des commandes et que je poursuive mon activité. » En reversant au Carillon un euro par masque vendu, Karine a pu ainsi dès fin avril donner 236 euros à l’association. Et comme les commandes augmentent en cette période de reprise d’activité, elle vient de boucler une livraison de masques pour des Lyonnais.

Du côté d’Association Solidarités et Création, qui accompagne les actions du Carillon, on loue l’esprit d’entraide de cette entrepreneuse. « Le confinement a permis à des personnes comme Karine de franchir le pas pour des actions solidaires et spontanées, se réjouit Corinne Praud, la directrice de l’ASC. Un couple de garagistes nous a aussi fourni des protections de volants et de leviers de vitesse pour assurer nos livraisons de repas. Cela a été une période faste. Les gens qui avaient envie d’agir en ce sens se sont écoutés. Un vrai terreau de solidarité. »