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Sortir # Saint-Nazaire

Une soirée à la Maison de quartier de Méan-Penhoët

Vendredi 20 septembre à la Maison de quartier de Méan-Penhoët, Anne de Boissy, de la Cie Les trois-huit, a interprété “Boire”, un texte de l'auteure Fabienne Swiatly déjà venue en résidence à Saint-Nazaire avec le Centre de culture populaire.

Il fait chaud, très chaud. La salle est comble. Devant nous, Fabienne Swiatly parle de son travail d’écrivaine. Des mots simples, chaleureux, comme les phrases qu’elle couche sur le papier. Les mots peuvent-ils dire la réalité ? Son séjour à Saint-Nazaire. Comment a-t-elle dit déjà ? « J’aime cette ville parce qu’elle n’est pas finie. » Enfin, c’est ce que j’ai retenu. Elle lit des extraits de ses livres. Ça me donne envie de lui prendre le livre de la main et de le lire par moi-même.

Une courte pause pour se rafraîchir, et puis vient Boire. Toujours autant de monde dans la salle. Toujours la même chaleur. La silhouette frêle d’une femme traverse lentement la salle, elle titube un peu, peut-être a-t-elle seulement du mal à se frayer un passage dans l’allée centrale. Et la voici dans la lumière. Elle revêt son costume de scène, s’assied. Je la vois mal. Il faut que mon regard se glisse entre toutes les têtes qui sont devant moi. Finalement, je ne capte que son visage. Cela me suffit. Un visage encadré d’ombres chinoises.

Elle fredonne une chanson de Boris Vian. La voix est à peine audible et pourtant si articulée. Et tout d’un coup elle éclate, puissante, claire.

Tout est précis chez la comédienne. D’abord son regard qui crée des brèches dans un espace qui est aussi le nôtre. Le moindre mouvement de tête, du buste, des mains. Une présence qui laisse le temps au silence. Une phrase qui s’interrompt brutalement. Quelque chose s’est égaré dans l’air. Oui, mais quoi ? Et la phrase reprend son chemin.

Je ne citerai que la dernière phrase qui fait sourire le fumeur qui sommeille dans mes poumons : Oublier de boire.