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Cinéma # Salle Jacques-Tati

[zoom] Ondine

(Allemagne, France 2020) romance de Christian Petzold avec Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree.
Durée : 1h29.

Note de la rédaction :

La belle Ondine n’est pas naïade que par son prénom. Elle qui donne des conférences sur l’architecture de Berlin porte en elle l’essence mythologique germanique de cette ville qui n’était qu’un marais avant que des couches de pierres et d’histoires géopolitiques le recouvrent : Ondine est une sirène d’eau douce oubliée dans le monde contemporain. Et comme toute ondine, elle est condamnée à tuer les hommes qui la trahiraient ou la quitteraient, puis à disparaître à jamais dans les eaux. 

Mais Ondine rencontre enfin son alter ego humain, le scaphandrier Christoph. Ensemble, ils vont plonger dans les profondeurs du barrage dont Christoph entretient les valves. Et ils vont s’aimer, sur terre et sous l’eau, dans un Berlin géométrique et dans un monde sous-marin mouvant, d’un amour à la hauteur du mythe, un amour que même la mort ne pourrait pourfendre.

Porté par les deux comédiens d’exception Paula Beer (magnifique dans le Frantz de François Ozon) et Franz Rogowski que le réalisateur Christian Petzold réunit à nouveau après son troublant Transit de 2018, Ondine est un récit intemporel, un pur conte pour grandes personnes. Et l’on sait que les contes sont toujours cruels… Son rythme en apesanteur et la mélancolie du concerto pour piano d’Olafsson de sa bande-son ressemblent au mouvement des eaux dormantes qui laissent le spectateur flotter dans un autre temps, celui des croyances de l’enfance, des légendes et de l’espoir de l’amour éternel.

Un film étrange et follement romantique, une petite sortie de route qu’il n’est pas interdit de s’offrir. 

Avis à chaud d’un spectateur
« C’est magique, j’ai beaucoup aimé, mais étrangement, l’émotion est toujours restée contenue. » (Mado, 58 ans)