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Rendez-vous # Saint-Nazaire

Il y a 150 ans était la Commune de Paris

18 mars 1871-29 mai 1871 : 72 jours de l'Histoire de France que le collectif nazairien Vive la Commune veut commémorer à l'aune de sa juste valeur mémorielle.

A la fin de la “Semaine sanglante“, le samedi 27 mai 1871, les troupes versaillaises parviennent à investir le cimetière du Père-Lachaise où des fédérés s’étaient repliés. Cent quarante-sept communards faits prisonniers sont fusillés contre le mur Est de l’enceinte du cimetière.

La Bretonne Nathalie Le Mel, qui dirigeat l’Union des femmes avec Elisabeth Dmitrieff.

Il y a cent cinquante ans débutait et se terminait la Commune libre de Paris. Un idéal populaire issu de la Révolution française et des lois sociales d’avant-garde écrasés dans une extrême violence* par des Versaillais qui n’imaginaient pas que ces 72 jours inspireraient les futures luttes ouvrières et féministes, et jusqu’à la notion même de démocratie. Séparation de l’église et de l’Etat (trente-quatre ans avant la loi de 1905), école laïque obligatoire pour les filles comme pour les garçons, reconnaissance des étrangers comme citoyens à part entière, égalité des salaires entre les femmes et les hommes, prémices du droit de divorcer, mise en place d’une pension alimentaire, démocratie directe, laïcité… Malgré les controverses, l’oubli plus radical ou même la mythification peu analytique, nul ne peut nier que la Commune de Paris est un repère essentiel dans ce qui nourrira les grands rêves d’égalité et de justice de 1936 et 1945, et que certaines des pistes qu’elle a explorées sont encore aujourd’hui sujets d’actualité.

Alors que l’année 2021 a été déclarée année Napoléon pour célébrer le bicentenaire de la mort de l’empereur, le collectif Vive la Commune s’est spécialement créé à Saint-Nazaire à l’occasion de l’anniversaire de cette Commune non consensuelle qui fait aujourd’hui encore des vagues jusqu’à Paris. Après avoir travaillé par thème, il propose, dans une volonté d’éducation populaire, expositions, conférences, débats et, bien sûr, chansons, animations et hommages à ses grandes figures exemplaires telle Louise Michel dès ce samedi 20 mars.

* On estime le nombre de morts à 20 000 et de nombreux communards furent déportés en Nouvelle-Calédonie.

 

///// Le programme /////

Samedi 20 mars, place du Commando : repas partagé et cantine mobile à prix libre (dans le respect des consignes sanitaires) à partir de 11h, pour un clin d’œil au grand banquet des affamés* offert par l’ex-communard Maxime Lisbonne aux déshérités du XVIIIe arrondissement de Paris en 1885. Conférence-débat de Gérard Lambert à 14h30, suivie de jeux interactifs et de musique à 16h.
* Didier Daeninckx lui a consacré un roman, Le banquet des affamés (collection Blanche, éd. Gallimard, 2012).

Samedi 3 avril, rendez-vous devant la librairie l’Embarcadère à 15h : “Les communardes”, hommage à 8 communardes  (Louise Michel, Nathalie Le Mel, Elisabeth Dmitrieff, Léodile Béra dite André Léo, Paula Mink, Marie Ferré, Victorine Brocher et Béatrix Excoffon) par des actions théâtrales et des lectures d’extraits de textes à travers la ville.

Dimanche 11 avril, parvis des halles centrales à 11h : chansons de la Commune, dont l’incontournable et devenu intemporel Temps des cerises de Jean-Baptiste Clément, interprétées par la Chorale féministe.

Samedi 17 avril avenue de Penhoët à 15h : “Aux barricades et imaginaire collectif”, débat, exposition, vidéos.

Samedi 1er mai : manifestation avec les organisations syndicales.

Samedi 15 mai devant la Maison de quartier de la Bouletterie à 15h : “Internationalisme”, exposition, livres, affiches, films et débat.

Samedi 29 mai (lieu à préciser) à 15h : “L’actualité de la Commune”, débat bilans et perspectives.

Une pièce de théâtre en extérieur est prévue fin mai.

Le collectif lance un appel aux artistes prêts à le rejoindre : labase44@riseup.net