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Spectacles # Saint-Nazaire

Argent, gloire et quiproquos

“Chat en poche”, un vaudeville indémodable, par la Comédie Nazairienne.

Pacarel, riche industriel un rien radin mais très gourmand de reconnaissance, décide de faire jouer à l’Opéra de Paris la (re)composition musicale de sa fille, à savoir la réécriture de Faust, déjà revisité par Gounod. Qu’importe la légitimité de cette production, seul le prestige compte. Et pour le coup, c’est sans veiller à la dépense qu’il fait appel à un célèbre ténor…

Bien sûr, puisque cette pièce est signée par Georges Feydeau, l’un des maîtres du vaudeville, la suite enchaîne une série bien huilée de malentendus, de mensonges et de situations aussi comiques qu’absurdes, le tout porté par une galerie de personnages hauts en couleurs et des comédiens amateurs plein d’entrain : « Jouer du Feydeau est un régal qui correspond bien à notre état d’esprit : nous amuser sur scène et partager cette énergie avec le spectateur », explique Isabelle Bourhis, l’un des piliers de la troupe de théâtre amateur créée en 2009.

C’est donc deux ans après avoir présenté Le Dindon que la Comédie Nazairienne a souhaité réitérer ce plaisir avec une œuvre moins connue de l’auteur : « Nous avons été séduits par l’incroyable modernité de Chat en poche, l’une des premières pièces de Georges Feydeau. C’est une truculente caricature sociale qui n’a pas pris une ride. Ses répliques sont si mordantes que l’on s’étonne nous-mêmes qu’elles datent de 1888 », précise Mélanie Derouin, la comédienne qui endosse le rôle de la fameuse fille-musicienne de Pacarel.

Le choix de ce spectacle s’inscrit aussi dans une volonté de porter un projet théâtral de manière égalitaire et partagée : « C’est important que chacun d’entre nous soit partie prenante de la création. Et là, je ne parle pas seulement de la distribution des rôles qui doit correspondre à la configuration du groupe (ici, quatre hommes et quatre femmes, NDLR), mais aussi de la mise en scène, de la fabrication des décors ou des costumes, qui se font de manière collective », souligne Isabelle Bourhis.

Une vraie cohésion que l’association combine depuis ses débuts à une démarche solidaire : « 75 % de nos bénéfices sont à chaque fois redistribués à une association caritative. Cette année, il s’agit de l’antenne nantaise A bras ouverts qui prend en charge de jeunes handicapés pendant leurs vacances. »