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Spectacles # Saint-Nazaire

Sassy, ça s’écoute debout !

C’est le retour des concerts chaque vendredi au café du Centre ! Rencontre avec Sandrine Arnaud, chanteuse du groupe nantais The Sassy Swingers. Voyage en bateau à roues à aube du Mississipi à Saint-Marc-sur-Mer.

Sassy © Mathieu EZAN

Estuaire. Le groupe est né suite à votre voyage à la Nouvelle-Orléans. Qu’avez-vous ramené dans vos valises ?
Sandrine Arnaud. Un répertoire entre le jazz New Orleans un peu old-school, le dixieland, le blues et le créole, pour rendre hommage aux origines du jazz. Mais attention, il y a une différence avec les fanfares bien connues de la Nouvelle-Orléans car la musique est moins percussive et le thème musical n’est pas joué par les instruments, ils soutiennent le chant. Là-bas, il y a des orchestres avec quinze ou vingt musiciens pour une chanteuse ! Les groupes vivent grâce au système D. Leur communication se fait dans la rue, comme c’est une région très touristique, ils jouent au chapeau et espèrent qu’un programmateur passera par là. Et ça marche !

Estuaire. Quels sont les instruments qui composent les Sassy Swingers ?
A la création du groupe, en 2014, je voulais mettre à l’honneur des instruments traditionnels avec un quartet : banjo, soubassophone (un gros cuivre avec un énorme pavillon), wash-board (une planche à laver frottée avec des dés à coudre) et chant. Cette année, nous jouons en sextet, avec en plus une clarinette et un trombone qui nous ont rejoints.

Avant, je jouais du jazz “plus propre”. C’est là-bas que j’ai découvert le son blues qui me manquait, il y a dans ce répertoire une gouaille qui correspond bien à mon timbre de voix. Pour l’album Music from New Orleans (mars 2018, L’autre distribution), j’ai composé la musique et écrit les textes de plusieurs morceaux, parce que j’avais envie de marquer mon histoire. Sinon, on reprend des morceaux de jazz plus ou moins connus des années 30, comme ceux joués par le jeune Louis Armstrong, le blues de Bessie Smith ou le répertoire créole de Kid Ory.

Estuaire. C’est une histoire de l’Amérique que racontent ces chansons ?
En Pays de la Loire, nous avons pu faire une tournée pédagogique dans des lycées et écoles. Nous traduisons les paroles, nous parlons de l’esclavage, de Louis Armstrong. En présentant les instruments, nous abordons l’immigration américaine, les militaires européens qui ont d’abord apporté des instruments de fanfare, puis les anciens esclaves africains qui se les sont réappropriés. Nous faisons le lien, du jazz jusqu’au hip-hop. Les enfants adhèrent.

Estuaire. C’est une musique qui s’adresse à tout le monde ?
Les retours du public sont très encourageants ! On reçoit beaucoup de sourires quand on rencontre les gens en fin de concerts. Ils nous disent  « ça fait du bien » ou « ça ramène la joie et le soleil ». Le jazz fait parfois peur, il semble réservé à une élite musicale. Mais à la base, c’est une musique populaire faite pour être dansée et scandée ! On revient aux sources du jazz, on fait chanter le public. On aime venir jouer dans le public. Cela plaît aux anciens qui retrouvent des morceaux qu’ils ont déjà entendus, et aux jeunes, qui se surprennent à aimer cette musique. J’aime beaucoup jouer chez Robert du café-concert le Centre. Il est sympa et en même temps professionnel. J’étais venu jouer avec un autre quartet en 2016. Cette fois, Nous revenons avec notre nouvelle formation à six ! J’adore l’ambiance de ce lieu et son public !

https://youtu.be/Gsegf8vIEiw