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Spectacles # Pornichet

« Les rêves aident à affronter la réalité »

Pour son nouvel album, “Magnétique”, la chanteuse pop Barbara Carlotti a puisé l’inspiration dans ses rêves.
Elle sera sur la scène de Quai des Arts, à Pornichet, le 8 février.

Barbara Carlotti ©Elodie Daguin

Estuaire. On vous qualifie souvent d’artiste pluridisciplinaire. D’où vous vient ce goût du touche-à-tout ?
Barbara Carlotti. Cela vient sûrement du fait que j’ai fait un peu de radio, des spectacles mélangeant littérature, cinéma, chanson… Ce goût du touche-à-tout vient du lycée. A cette époque, je voulais simplement être artiste car j’aime autant toutes ces disciplines. Je trouve qu’il y a des échos entre ces arts : on retrouve de la musique dans le cinéma, de l’image dans les clips musicaux, etc. Ces nouvelles expériences permettent de m’enrichir et d’enrichir ma musique même si, dans mon cas, la chanson est au centre de tout. C’est certain, ma préférence, c’est quand même d’être sur scène et de chanter !

Comment la musique est-elle arrivée dans votre vie ?
Il y avait un piano chez moi et j’ai eu envie d’en faire. J’ai pris des cours de solfège avec mes cousins puis j’ai continué parce que j’avais des amis qui en jouaient aussi. La musique, c’était une sorte de langage pour me lier aux autres, je crois. Au lycée, on a monté un groupe et c’est comme ça que j’ai commencé à chanter. Après le bac, j’ai voulu étudier la musique à proprement dit, apprendre ce que c’était. Grâce à ça, j’ai compris ce que j’aimais et ce vers quoi je souhaitais aller.

Barbara Carlotti ©Elodie Daguin

Vous avez chanté avec Dominique A, Philippe Katerine, Bertrand Burgalat… Vous aimez vous entourer ?
J’ai toujours eu des groupes. La musique est un partage et ces collaborations apportent d’autres influences, une nouvelle façon de travailler et d’aborder la musique. J’adore ça, la musique c’est le plaisir du jeu et d’être avec des musiciens sur scène. Mais je sais aussi être seule… Quand j’écris. J’aime ça d’ailleurs. Je l’ai fait davantage pour ce dernier album. Le partage avec un autre artiste, c’est la deuxième étape du travail. Ce sont deux exercices qui ne s’opposent pas, mais qui se complètent.

D’ailleurs, pour votre nouvel album Magnétique vous vous êtes isolée pour retranscrire vos rêves. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche ?
C’est un domaine que je gardais secret dans mes carnets intimes. J’avais envie d’en faire quelque chose de bien, donc je souhaitais me donner une discipline du rêve et, en même temps, être face à l’inconnu. Pour cela, je me suis renseignée, j’ai contacté des chercheurs de l’Inserm* et puis, pendant un mois, enfermée dans une maison, je me réveillais toutes les heures et demi, pendant le sommeil paradoxal, pour écrire et enregistrer. Le lendemain, j’écoutais ce que j’avais fait et parfois je me disais “oups !”. Mais à chaque fois, j’essayais d’en faire quelque chose. Très vite, une quinzaine de chansons ont été faites. A cette période, ma maison de disque a fermé. J’ai donc lancé un crowdfunding pour pouvoir enregistrer et, pendant ce temps, j’ai pu peaufiner les textes et les musiques. J’ai dû tout faire seule. C’était une première pour moi, mais cette indépendance un peu forcée m’a permis de faire ce que je voulais. La création et la production à la charge de l’artiste, comme le dit Philippe Katerine, ça donne plus de liberté.

Comment définiriez-vous ce 5e album studio ?
De kaléidoscopique ! Il y a quelque chose de planant, avec beaucoup plus d’influences que dans les précédents albums : les sixties, eighties et la musique pop actuelle. Certains morceaux m’ont étonnée aussi, ils ont donné une image à laquelle je ne m’attendais pas. La chanson Vampyr m’a permis d’exorciser un cauchemar : aujourd’hui je ne le fais plus. Les rêves nous aident à affronter la réalité.

* Etablissement public dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine.