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Spectacles # Saint-Nazaire

Avis de détournement de… chansons

Ils sont trois, musiciens, mais pas que, comédiens, mais pas que, clowns, mais pas que : Triwap cultive avec art la différence. Rendez-vous ce 15 novembre.

Ils se sont produits un peu partout en France, à Paris, à Avignon, sur la scène de l’Olympia, ils seront dans une semaine à Bobino avec les Franglaises, mais cela faisait longtemps qu’ils en avaient envie : jouer à Saint-Nazaire*. Pourquoi donc Saint-Nazaire ? Parce que l’un des leurs, Martin Pauvert, y est né et qu’il a transmis aux deux autres le goût de sa ville. Martin, aujourd’hui 39 ans, fils d’un Patrick que nous ne présenterons pas tant il est connu dans la région, petit-fils d’une organiste (et pianiste) et d’un auteur de textes de chansons, bien que poussé au milieu des notes et un temps élève au Conservatoire en section violon, n’envisageait pas sa vie dans la tradition familiale. C’est dans le volley qu’il se voyait. Mais après ses classes de sport études à Angers puis à Bordeaux, après une intégration en équipe 1 de Saint-Nazaire, une blessure à l’épaule le laisse désemparé. Plus question pour lui de sport de haut niveau. Sans projet bien défini, le voilà parti à Rennes en fac de musicologie. Bien lui en a pris puisque c’est là qu’il a rencontré ses acolytes Emmanuel Lenièce et Pierre Leblanc, qu’il invitera à Saint-Nazaire lors d’un été. « On s’est amusé à chanter de la chanson française que l’on aimait, Nougaro, Brassens, Trenet, en les détournant, en les épiçant de notre humour, en en changeant les styles et les harmonies vocales. Nous ne le savions pas, mais c’était les prémices de Triwap. Chacun est ensuite parti de son côté, avant de décider en 2011 de se retrouver à Paris et de se lancer dans l’aventure », explique Martin Pauvert.

La rencontre primordiale fut celle avec le comédien, chanteur, metteur en scène Jean-Michel Fournereau, qui a pris en main les trois musiciens en les intégrant à sa Cie Orphée Théâtre pour la création de leur spectacle. « C’est un artiste complet, celui qu’il nous fallait, il nous a fait passer de la configuration concert à la configuration théâtre. C’est avec ce spectacle que nous sommes allés à Avignon en 2012 avec majoritairement des reprises d’un répertoire aimé, désossé, détourné pour raconter autre chose, une histoire. » 

Triwap en est maintenant à son 5e festival d’Avignon avec en 2018 un quart à peine de reprises, leur spectacle s’enrichissant chaque année de compositions originales. Chanteurs, multi-instrumentistes, comédiens, explosifs, taquins, généreux, ils jonglent avec les mots et leurs envies, comme celle d’investir l’alvéole 12 de la base sous-marine ce 15 novembre : « Bien que nous ayons l’habitude d’être programmés, nous avons eu la volonté d’organiser nous-mêmes cet événement, nous sommes très heureux de nous faire le cadeau de jouer devant le public nazairien. » 

* Ils ont uniquement donné un concert privé au Théâtre pour les 100 ans de l’école Sainte-Anne.