Retour à l'agenda
Spectacles # Saint-Nazaire

La Philharmonie des Deux Mondes reprend sa partition

Passé la sidération du confinement et des restrictions, la Philharmonie des Deux Mondes reprend au mieux ses projets où elles les avait laissés.

Annulations ou reports de concerts, d’actions auprès des scolaires et de rendez-vous qui devaient déclencher des concerts… « On était très mal, on a vécu le même tsunami que tout le monde, sachant que nous vivons une vraie  tragédie culturelle. Aujourd’hui, on improvise, avec une double difficulté : le manque total de visibilité et le fait que nous n’ayons plus eu d’interlocuteurs élus des communes entre mars et juillet en raison des élections. Les puissances publiques ont cependant été actives avec des aides d’urgence et le maintien des subventions. Alors, on redémarre doucement… », explique Philippe Hui, chef d’orchestre de la Philharmonie des Deux Mondes.

En commençant par les maintenant  rituels concerts-promenades qui arpenteront les quartiers de Saint-Nazaire ce samedi 26 septembre. « Ils auraient dû avoir lieu en mai avec du Beethoven et le violoniste syrien Bilal Alnemr, mais ce n’est plus possible à organiser, nous interpréterons donc la Symphonie n°35 “Haffner” de Mozart, une symphonie joyeuse qui fera du bien à tout le monde », continue Philippe Hui.

S’il est un regret partagé par tous les musiciens de l’orchestre, c’est bien la coupure obligatoire avec les trente enfants de la Philharmonie des quartiers, enfants qui n’ont pas “naturellement” accès à la musique classique de par leurs conditions de vie. « Même si nous leur avons envoyé des petites vidéos pour ne pas perdre totalement le contact. Nous avons fait le point avec eux en juillet et notre plus grand bonheur est que trois des enfants qui viennent de terminer leurs deux années avec nous vont intégrer le Conservatoire de musique. Nous allons leur offrir leurs instruments, deux violons et un alto, la symbolique est importante, et nous continuerons à les accompagner avec la complicité du Conservatoire. Quant aux autres, je ne sais pas s’ils reprendront un jour leurs instruments, mais ils auront baigné dans la musique, elle sera toujours avec eux. Ils joueront peut-être de la batterie, pourquoi pas. Ce qui compte est qu’ils auront transgressé l’inhibition. »

Une vingtaine de nouveaux enfants ont d’ores et déjà rejoint la Philharmonie des quartiers pour une première répétition ce 29 septembre : la chaîne musicale n’est pas rompue.