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Spectacles # Saint-Nazaire

Blanche-Neige, histoire d’un Prince // ANNULÉ

Mis en scène par Michel Raskine, le conte de Blanche-Neige, passé à la moulinette par l’auteure Marie Dilasser, dynamite les codes du genre. Et des genres.

Il était une fois… l’histoire de Blanche-Neige. Ou plutôt l’histoire du Prince. Ou plutôt de tous les contes… Mais comment les raconter aujourd’hui? En restant tout à fait fidèles aux récits d’origine ou en prenant la liberté de les adapter à notre époque ? Dans Blanche-Neige, histoire d’un Prince, Michel Raskine conçoit une réponse détonante et décalée. Confiant l’écriture à Marie Dilasser, il transforme le célèbre conte de Grimm en un théâtre surréaliste et malicieux. Il faut dire que cette auteure, fidèle à son goût de la farce et du subversif, y va franchement en matière de chambardements. Le texte est inventif, osé, un tantinet vulgaire parfois. Tant mieux ! Pour une fois que l’on peut dire des gros mots dans un spectacle jeune public !

Revisiter les contes avec audace

L’histoire commence bien des années après le mariage du Prince et de Blanche-Neige, bien longtemps après la fin de l’amour. Elle a grandi, grandi jusqu’à devenir une grande gigue qui ne se laisse plus faire. L’amour de sa vie est désormais un vieillard démoniaque et le couple s’ennuie. Ils se disputent, divaguent et racontent leur vraie vie aux enfants. Parfois ils chantent, parfois ils tricotent des bonnets pour les nains qui ont proliféré et sont devenus cent un… Pire encore, à force de banquets, de noces et de chasses compulsives, le royaume autrefois si ripoliné est entièrement dévasté…

Tout en mettant au goût du jour les thèmes ancestraux, cette pièce aborde avec beaucoup d’humour les questions actuelles sur le genre, le patriarcat, le féminisme et l’environnement. Le tout porté par un trio de comédiens atypiques, dans un décor qui fonctionne comme une boîte d’illusionniste, faisant la part belle au théâtre d’objets dans un univers à la fois artisanal et sophistiqué.

A grand renfort de provocations, jeux de mots et beaux effets, le spectacle s’amuse à dynamiter ce fameux conte avec une version pop, trash. Légèrement cruelle et follement drôle.