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Expos # Saint-Nazaire

Une exposition singulière

Après quatre expositions d’été “à domicile” sur l’île d’Errand*, l’association malouine LFLF2015 (soit les initiales de ses deux fondateurs, Laurence et Laurent Fallot) change de braquet et sort de ses murs.

Emilie Collet et une de ses œuvres.

Il y a d’abord eu les céramiques d’Emilie Collet, Alain Genty et Marie Auger en 2015, l’exposition sur le thème du fil sous toutes ses formes artistiques en 2016, celle centrée sur Mano Solo en 2017, puis les œuvres de Bernard Briantais et Jean Estaque en 2018 : des œuvres fortes, émotionnelles, provocatrices. « Nous défendons des artistes dont nous aimons sincèrement le travail, c’est la mission que nous nous sommes donnée. Ces expositions ont trouvé leurs visiteurs, mais nous avons eu cet automne un grand moment de découragement, nous étions fâchés, fâchés du manque de soutien institutionnel, nous avons même envisagé de tout arrêter », commence sans ambages Laurent Fallot, lui-même plasticien et créateur lumière.

« Il nous faudrait un budget au moins deux fois supérieur à la petite subvention** que la mairie de Saint-Malo-de-Guersac nous octroie et aux cotisations de nos cinquante adhérents. Mais là n’est pas le seul problème, pour nous cela n’a pas de sens de n’exposer qu’à Saint-Malo durant tout un mois s’il n’y a pas une véritable coproduction avec la et les communes », précise Laurence Fallot.

Œuvre d’Emilie Collet.

Pour bien comprendre, il faut savoir que l’association repose sur le principe que les artistes ont besoin de soutien, et ne doivent donc rien payer pour avoir le “droit d’exposer” : elle assume donc tous les frais, le transport des œuvres, la communication, les assurances, les agapes du vernissage, et ne prend aucune commission sur les ventes.

« Nous avons finalement décidé de continuer notre boulot avec nos coups de cœur d’artistes prioritaires, mais de ne plus nous acharner à Saint-Malo et de sortir de nos murs avec cette exposition dont Emilie Collet est le centre, un juste retour des choses puisque c’est en la rencontrant qu’est né notre désir de soutenir des artistes à contre-courant du marché de l’art parce que hors cadre et éloignés de l’art conceptuel », continue Laurence Fallot, qui a créé pour l’occasion une scénographie telle une toile d’araignée métallique sur laquelle semble flotter l’univers organique d’Emilie Collet. 

La première partie de cette exposition 2019 s’est ainsi tenue du 20 mai au 2 juin au Lieu Unique de Nantes, les sculptures et dessins d’Emilie Collet côtoyant les peintures du Nantais Bernard Briantais. Les voici maintenant à Saint-Nazaire, accompagnés d’œuvres des plasticiennes Claire Rigaud et Izabela Matos. Suivra une dernière étape “à la maison”, sur l’île d’Errand, du 17 au 31 juillet, avec les peintures du Briéron d’adoption Jean-Louis Cerisier.

« Nous travaillons déjà avec le Lieu Unique à la préparation d’une grande rétrospective du céramiste Alain Genty pour 2021 et nous souhaiterions monter une nouvelle exposition à Saint-Nazaire. » Le découragement semble bien appartenir au passé (la colère… on ne sait pas). 

* Dans un espace de 120 m2 spécialement aménagé.
* De 300 euros, elle est passée à 335 euros cette année.