Retour à la liste des films
Cinéma # Ciné Malouine # Salle Jacques-Tati

[zoom] Tout le monde aime Jeanne

(France 2022) comédie dramatique de Céline Devaux avec Blanche Gardin, Laurent Lafitte, Maxence Tual.
1h35.

Note de la rédaction :

Et à cette petite voix qui me dit « tais-toi, tu vas tout gâcher* », j’réponds quoi ? Mais enfin, de quoi se mêle-t-elle ? D’accord, j’avoue, on n’en ressort pas “youpi joie”, mais de là à tirer à boulets rouges… Tout le monde aime Jeanne « aaah, comment elle s’la pète, elle ! » Ouais, dans les apparences, car en fait Jeanne se déteste. La Bridget Jones à la française – les yeux rivés sur la pendule de la cuisine, attendant, en trépignant du pied, midi tapante pour s’ouvrir une bière « car avant, ça fait alcoolique » – se tape, en fait, une grosse dépression ! Faillite, deuil, angoisse, solitude… « oh la loose ». Mais, elle va la fermer. C’est dingue ça. Insupportable cette voix ! Mais… de… laquelle parlons-nous ? De la mienne ou de celle de Jeanne ? Pas de jalousie entre nous, j’ai ma voix, elle a la sienne… « trop la classe  ». Sauf que celle de Jeanne est omniprésente, un brin trop collante, d’ailleurs « oh, mais tu m’parles autrement, toi. Je suis une star, moi, j’passe à l’écran, tu m’respectes, quoi ! » Une star, une star, et puis quoi encore… Une voix, c’est tout, que l’on découvre sous les traits d’une mini caricature d’une mini Jeanne (dessinée par la réalisatrice et illustratrice Céline Devaux)… Qui se veut drôle, mais ne l’est pas toujours. Bref, le cocktail Blanche Gardin en quadra dépressive un léger poil cynique « j’adore, je valide ! » et Laurent Lafitte en cleptomane anti système débonnaire ne prend qu’à moitié. Qu’à moitié… Car oui, parfois, on s’étonne à se laisser aller, à se laisser bercer par cette romance lisboète où l’on absorbe peines et déboires, où l’on ressent la douleur et la culpabilité de Jeanne « bah oui, elle aurait dû décrocher son téléphone ! Je lui avais dit pourtant » face au suicide de cette mère exilée à Lisbonne… « ouais mais, en même temps, jamais un “Je t’aime”, et toujours des reproches… » Chuuuuut ! Une comédie pas franchement drôle, comme on l’entend par comédie, mais qui ne fait pas de mal. Et, je t’en prie, petite voix, tais-toi ! 

* avec les intonations pour la petite voix !