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Portraits # Saint-Nazaire

La marionnettiste se plie à l’art du papier

Figure de la marionnette contemporaine, Cécile Briand explore l’héritage familial au travers d’une recherche permanente de nouvelles formes.

Si la famille Briand était un jeu, ce serait celui des 7 familles. Marionnettiste depuis quatre générations ! En 1905, l’arrière grand-mère installe un Guignol au jardin du Thabor à Rennes où elle a fondé avec son mari une entreprise familiale de décors et de costumes de théâtre. Pour documenter son travail, l’arrière grand-père s’abonne à la revue Mon Théâtre qui contient des théâtres de papier. A l’origine des jeux de société pour adultes avec façade, décors, personnages à découper et à assembler. C’est cette collection que récupère le grand-père, lui-même décorateur, ventriloque, clown et guignoliste, avant de la transmettre aux parents de Cécile qui décident de transformer ces théâtres miniatures à l’italienne en pièces d’exposition qu’ils font suivre de spectacles de marionnettes. 

L’art et la matière 

Pour leur fille en revanche, pas question de reprendre le flambeau ! « Je ne voulais surtout pas être marionnettiste. » Jusqu’au jour où des rencontres professionnelles amènent la Nazairienne à renouer avec la marionnette. « Finalement elle recoupe tout ce que j’aime : arts plastiques, fabrication, corps en mouvement… », explique celle qui est aussi interprète pour d’autres compagnies, danseuse et comédienne. Car son art ne se réduit pas à une simple manipulation. « Quand on dit marionnette, on pense enfance, Guignol, alors qu’il existe aujourd’hui une grande diversité de techniques, de pratiques, d’approches. » Et même si le spectacle Feuille blanche* de sa compagnie Tenir debout prend appui sur l’exposition de la collection familiale, notamment présentée dans le cadre de la Biennale internationale des arts de la marionnette à Paris en 2017, il n’a rien à voir avec le théâtre de papier traditionnel. Les silhouettes qu’elle y représente à partir d’une feuille blanche sont à son échelle. Elles évoquent la mer, les forêts, la montagne. La marionnettiste y crée à vue à partir de papier, « son partenaire. En fait, sur scène, on est deux : l’objet manipulé et moi. » Alors qui des deux inspire l’autre ?