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Associations # Saint-Nazaire

Kraken handball, les “barjots“ nazairiens

Face aux difficultés de financement, le club trouve une initiative originale : créer sa propre bière et la vendre lors des matchs. Un pari fou qui rencontre un fort succès.

Le kraken handball détonne dans le paysage sportif nazairien. Héritier en quelque sorte de l’esprit des “Barjots”, surnom de l’équipe de France multiple championne du monde dans les années 90 : « On est un peu foufou. On ne se prend pas au sérieux », explique fièrement Olivier Macé, un des fondateurs du club, créé il y a quatre ans et composé à 80% de personnes non originaires de la région. La volonté des dirigeants est de perpétuer cette vision d’une association sportive accessible à tous : « On ne veut pas devenir ce que ce sont devenus les autres clubs. Peu importe votre niveau, notre maître-mot, c’est l’accueil , souligne Olivier. Ici, les gens qui arrivent et ne connaissent personne peuvent se faire un réseau rapidement en quelques semaines ou quelques mois. » Et surtout la compétition n’est pas l’objectif principal. Avec une quarantaine de membres, le club aligne une équipe loisirs mixte, « à parité égale » et une équipe en D4 départementale. Le club affiche aussi sa différence dans sa manière de fonctionner.  

La Kraken beer 

Tout débute avec le refus d’une subvention exceptionnelle pour acheter du matériel. Échaudés, et peinant à trouver des partenaires privés, les dirigeants prennent le parti de ne plus « dépendre des demandes de subventions ou de sponsors ». L’idée fait alors son chemin de créer sa propre bière pour financer le club à terme. Ils prennent contact avec la brasserie Bouyer, installée à Saint-Nazaire. Le brasseur leur livre la base d’une bière blonde produite par ce dernier. Après les tâtonnements, et quelques ajouts d’ingrédients, ils se mettent d’accord sur la recette : la Kraken Beer. Un premier tirage de 400 litres sert d’amorçage. « Pour financer l’opération, nous avons organisé une prévente auprès des adhérents. » Le succès est au rendez-vous. A la buvette où à l’extérieur lors des matchs.  

Un deuxième tirage de 800 litres est commandé*. Les bénéfices tirés de la vente de la bière permet au club de se financer et surtout « nous proposons une des licences les moins chères de France, 100 € l’année contre 200 € habituellement ». Une réussite qui risque de faire des émules, alors que les associations, sportives ou non, courent sans cesse derrière la recherche de financements.  

* Le club n’ayant pas de licence, elle n’a pas l’autorisation de vendre sa bière en dehors des adhérents.