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Portraits # Saint-Nazaire

Génération « Jacob »

En avant-première au Cinéville jeudi 2 mars, Jacob est le premier film de Yann Habibis, jeune réalisateur nazairien. Présentation d’une figure de la génération montante.

Yann Habibis, à gauche.

C’est leur première vraie avant-première. « C’est quand même fou d’être projeté au Cinéville et en plus dans la salle une ». Yann Habibis, Nazairien tout juste âgé de 22 ans, vient de réaliser son premier moyen métrage. Jacob, un film de 44 minutes, réalisé dans les « standards techniques du cinéma », insiste-t-il, afin de balayer toute accusation d’amateurisme. Impatient, le jeune réalisateur appréhende la réception du public, cherchant à chasser le mauvais souvenir d’un premier film, resté confidentiel, enterré au fond d’un disque dur. Le film nous emmène à la découverte d’un jeune homme : Jacob, 18 ans, qui vit avec sa mère et son beau-père alcoolique et violent. Jacob se marginalise peu à peu, il ne trouve plus sa place. Une tragédie aux relents réalistes volontaires. « On s’est inspiré de la vie réelle, de ce qu’on observait autour de nous. Le personnage de Jacob est un concentré des problèmes de notre société. C’est en cela qu’il est universel », tient à souligner Nacimo Denis Vergniol, comédien nazairien de 20 ans, qui tient le rôle central et ami d’enfance du réalisateur.  

« Dans ce film nous ne cherchons pas à expliquer mais seulement à délivrer des émotions. Nous n’avons pas cherché à nous inspirer de tels films ou de tels réalisateurs », précise Yann.  

Ce projet un peu fou au départ est né d’une envie dévorante de faire du cinéma avec pour seul bagage la débrouille et une bonne dose de culot. Yann Habibis ne sort pas d’une école de cinéma. A son actif, quelques clips réalisés en motion capture. Un passage rapide au cours Florent à Paris pour se rendre compte que le métier de comédien ne l’intéresse pas. « Je passais plus mon temps à solliciter mes camarades de classe pour écrire et réaliser des films », avoue-t-il. Et puis la crise sanitaire est passée par là. Le désir d’écrire et de réaliser son propre film est plus fort que tout. Sur un coup de tête, il rejoint Nacimo alors à la fac de Toulouse, lui aussi en prise au doute quant à ses études. Les deux compères se prennent à rêver et se lancent dans l’aventure.  

Yann Habibis sollicite ses réseaux, frappe aux portes, et lance un financement participatif. « Je voulais avoir des moyens pour faire ce premier film et pas un court-métrage », rappelle-t-il. Une première pour ces deux jeunes nazairiens qui n’envisagent pas de s’arrêter là. Le film sera intégré dans les différents festivals afin d’approcher de potentiels diffuseurs. Mais l’équipe a la bougeotte : Yann Habibis s’attaque d’ores et déjà à un projet de long métrage, toujours à Saint-Nazaire autour de la boxe. Nacimo Denis Vergniol vient de décrocher son premier casting et se perfectionne dans une école de théâtre.