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Activités # Saint-Nazaire

En immersion sous la banquise avec l’Espadon

Une belle scénographie retrace la légendaire expédition de l’Espadon sous la banquise. Elle embarque le visiteur sur les traces d’une mission secrète au pôle Nord. Une expérience immersive et insolite.

Mission banquise n’est pas le nom d’un roman de Jules Verne ou d’une aventure de Tintin, mais celui du parcours qui suit l’équipée polaire de l’Espadon, envoyé en mission secrète sous la banquise en 1964. Avant d’embarquer à bord de ce vestige de la Marine nationale, qui vient de faire l’objet d’un vaste chantier de restauration, on démarre par une déambulation sur les quais. En surplomb du monstre marin, comme pour l’apprivoiser. La bête sombre est là. Immobile. Depuis la passerelle qui la contourne, s’offrent des points de vue impressionnants, au plus proche de l’eau. Le sous-marin est à portée de main, baigné dans un joli jeu de lumière. Puis, c’est la descente dans les entrailles du géant d’acier. En avant pour 45 minutes de voyage au plus près de la vie de ses 65 sous-mariniers. 

Welcome on board ! 

Comme Jean le Bidou, le plus jeune membre de l’équipage, ou Ferry le PC radio dit Tac Tac, le visiteur plonge dans l’inconnu pour s’approcher du cercle polaire et en expérimenter les conditions extrêmes. « A l’intérieur, la température est à 13° au niveau des machines », souffle le récitant de l’audioguide. L’expérience immersive mène dans les profondeurs de la mer. Au cœur de la vie à bord. Une vie plongée dans l’obscurité où la lumière rouge signale le temps de la nuit ; la blanche, celui du jour. « Ici, on mange bien pour compenser le manque de lumière naturelle », glisse le cuisinier qui prépare 130 repas par jour dans 2 m2 ! Ici, tout est en format réduit. Tout en promiscuité avec des espaces de vie restreints : une seule coursive longue de cinq mètres, trois au plus large, des couchettes de deux personnes pour trois, une douche unique à l’eau de mer à 5° qui n’aurait jamais servie. Ici, les hommes d’équipage partagent tout. Sauf les clopes. Interdites à bord. Des installations sonores qui rythment aussi les espaces de vie font entendre un ronflement à bâbord, un bruit de sonar à tribord. Machines, radars, table des cartes, carré des officiers, salle des torpilles, tous les membres d’équipage sont à leur poste. Même si évidemment personne ne plongera cette fois à 200 mètres sous les mers. Après 21 jours de plongée, soit 45 minutes de visite : retour à l’air libre. L’Espadon n’a pas bougé, toujours sagement amarré dans l’écluse fortifiée, mais le visiteur, lui, “heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage”…