Bouge : un festival complètement à l’ouest
La petite Californie… Saint-Nazaire n’a jamais aussi bien porté son surnom. Basket, graffitis, panneaux Hollywood, lowriders pour un festival aux couleurs de la West Coast, animé par des guests éminents : Youv Dee, KT Gorique et Manudigital.

Youv Dee et KT Gorique
Le basket des Lakers, le workout sur Venice Beach, le style de Snoop Dog ou de 2pac… Retour aux bases du hip-hop avec Bouge pour faire kiffer les MVP (spécialistes) et initier les rookies (débutants). Ce festival, 13e du nom, démarrera sur les chapeaux de roues : démonstrations de trottinettes freestyle par Akwaba et de rollers de vitesse ou acrobatiques par les Nazairiens de Sunride. Suivies de l’innovante discipline sportive du double dutch, alliant corde à sauter, gymnastique et hip-hop. Un curieux cocktail concocté par les élèves du collège Jean-Moulin. Après s’être ébaudis devant les saltos, triples vrilles et autres sprints, les festivaliers vont pouvoir transpirer sur les barres de traction aux côtés de l’association micheloise de street workout Bras fûtés. Et régler leurs comptes dans un cadre sportif, grâce au Boxing club, encore une fois, nazairien. Comment parler de sports californiens sans évoquer le plus grand de tous : le basket en 3-3. Six équipes vont s’affronter lors d’un tournoi ouvert à tous les majeurs* voulant illuminer le bitume de Méan-Penhoët.
Youv Dee à l’affiche
Après le sport, les whirls**, les battles de krump et de funky style. « Ces deux danses urbaines des 70’s et 90’s », détaille Anaëlle, encadrante de Bouge, tiendront en haleine les 5 000 festivaliers pendant 2h30. Des danses érigées sur trois principes : le popping, très articulé, presque robotique et peu acrobatique, le locking, plus funky aux pas amples parfois loufoques, inspiré de l’époque disco. Et enfin, le waacking, prodigieusement élégant, reposant sur des mouvements de bras, à la fois provoc et glamour. Les festivaliers n’auront que quelques pas à faire pour assister au concert de Youv Dee, « au pied de la piste de danse ». L’ex-rappeur « poursuit sa mutation » vers un rock rapide, entraînant, aux paroles mélancoliques. « Libre artistiquement », il est le symbole d’une nouvelle génération qui, « on l’espère, viendra en nombre le 24 ». KT Gorique prendra le relais à 22h15, la Suisso-ivoirienne présentera son « rap aux influences reggae et aux paroles incisives ». Manudigital, lui, influence le reggae. L’expérimenté et hyperactif beatmaker compte plus de 500 concerts à son actif. Il enchantera, aux côtés de Caporal Negus, un public « plus âgé » avec son corpus explosif, entre électro et blue-beat. Plus tôt dans la journée, la fanfare des Irréductibles d’Aristide-Briand, portée par ses 30 musiciens, « dans la bonne humeur et la danse », présentera un répertoire groove funk balkan pop (17h, 20h). Rien que ça ! Un mélange de styles musicaux propre à cette nouvelle programmation.
Engagé pour ses festivaliers

Manudigital
Si pour la soirée, les jeunes organisateurs ont importé le reggae jamaïcain et le hip-hop ivoirien, l’après-midi sportif mettra à l’honneur « les athlètes locaux », souligne Anaëlle. Sunride, Bras fûtés, le collège Jean-Moulin ou le Boxing club de Saint-Nazaire… Le festival va « mettre en avant les talents de la région » pour renouer Bouge avec « ses racines nazairiennes ». Pour faire vivre sa région, le festival associatif – « il faut le souligner » – doit se nourrir d’autres fonds que les subventions « qui ne couvrent pas toutes les dépenses ». Mais dans sa quête d’inclusivité, le groupe d’organisateurs a souhaité mettre en place un prix libre. Les 5 000 aficionados attendus exploreront ainsi la petite Californie, selon leurs moyens. Pour que nos « Lizzard, Luc et Psylvia » nazairiens n’aient pas à jeter la clef (sous la porte), et que le 24 juin, Saint-Nazaire se lève…
* Inscription au préalable sur le site de la FIBA
** Tempêtes tourbillonnantes et dansantes