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Spectacles # Pornichet

Pornichet se fait belle pour ses Renc’arts

Triton, dieu grec avant d’être mascotte des 28e Renc’arts de Pornichet, capable de calmer ou déchaîner les mers. Une ambivalence à l’image de la programmation. A la fois élégante et déjantée, internationale et locale. Rendez-vous du 13 juillet au 18 août.

Les Renc’arts font peau neuve ! Un tout nouveau festival dédié aux enfants, hérité des spectacles des mercredis et vendredis des années passées, va pointer le bout de son nez. Les Renc’arts des p’tits loups sont nés. Pour les plus grands, le festival pornichétin réitère sa formule bi-hebdomadaire : quatre à six spectacles le mardi et un concert le jeudi. Au total, 36 spectacles, 6 concerts entre le 13 juillet et le 18 août. « Les visiteurs déambuleront dans les quartiers, contempleront plusieurs spectacles dans la même soirée », se réjouit Simon Baranger, directeur artistique des Renc’arts. Pornichet se transformera, pour un mois, en une immense salle de spectacle version plein air. Ses quartiers se mueront en scènes de théâtre, pistes de cirque ou auditoriums. « Des zones de rencontres, entre les styles musicaux, les festivaliers et les artistes. Bon nombre de représentations intègreront le spectateur comme acteur, voire scénariste. » A l’image de Michel, deux fois, une fresque murale, monumentale, peinte en direct par la Cie Bonimenteur, dont l’histoire dépend des choix du public ! 

Drastic on plastic 

Les organisateurs, eux, n’ont pas eu à choisir entre international et local. La Cie andréanaise Le grand O et la Nazairienne Camille Judic joueront à domicile. Elles présenteront des formes artistiques élégantes et contemplatives. Le groupe Gallowstreet quittera Amsterdam pour nous faire découvrir ses riffs explosifs. L’impact environnemental du déplacement sera étalé sur « plusieurs festivals du Grand Ouest afin de rentabiliser leur trajet », rassure Simon. Puisque les Renc’arts s’engagent à limiter au maximum la pollution plastique et carbonée : « Concernant l’accueil des artistes, les bouteilles en plastique sont proscrites, les produits alimentaires sont locaux et le train est privilégié. » 

Yemen Blues 

 

L’inclusivité en figure de proue 

La représentation des femmes, et l’accessibilité aux personnes handicapées complètent la liste des engagements de ces 28e Renc’arts. « Nous évitons les discriminations positives. L’objectif est qu’homme et femme soient représentés équitablement ». Mission presque réussie ! « Chez les musiciens c’est plus difficile. » Trois des six groupes sont composés de chanteuses. 

Le bilan est également positif côté spectacle, à l’instar de Claire Ducreux, actrice de Avec le temps, récit de la tendresse et des souvenirs d’une femme aveugle et de son mari voyant. Un spectacle adapté aux non-voyants, tout comme cinq autres œuvres du festival. Ces représentations seront siglées de logos, de même que les deux scènes traduites en langue des signes. C’est un signe se déroule dans l’univers d’Alice aux pays des merveilles où cohabitent plusieurs langues, celle du sourd, du musicien et du danseur. Bloqués dans leur immeuble, ces trois compères « n’ont d’autres échappatoires que leurs arts et une fenêtre ouverte vers l’extérieur ». Un écho au parcours tourmenté du
festival pornichétin sur ces trois dernières années, du confinement à la polyglossie, de l’art à la rue…