Quai des arts : de belles rencontres en vue
Avec 36 propositions et 56 représentations, la saison de Quai des arts se veut variée, légère et décalée. Au programme : des concerts assis ou debout,
du théâtre, du cirque et des têtes d’affiche avec l’humour pour fil rouge.

Voyage au bout de l'ennui, 20 février.
La saison dernière, Quai des arts a fait vibrer 15 900 spectateurs. Écrite à quatre mains par Gérard Boucard, à la tête des lieux pendant 17 ans, et le nouveau directeur Luc Chohin, cette 19e saison s’annonce aussi intense. Au programme : des chanteurs de la jeune scène française, November Ultra, révélation féminine aux Victoires de la musique 2023 (15 déc.), Voyou, brillant héritier d’une chanson douce et lettrée (6 avr.), mais aussi des chanteurs guidés par la poésie comme Barcella (2 fév.) ou Christian Olivier (11 nov.). Sans compter les artistes plus installés comme Alexis HK (14 oct.) et Bertrand Belin (9 déc.).
Mélange des genres
Côté classique, cap sur le monde avec l’Orchestre symphonique de Saint-Nazaire (10 déc.) et l’Orchestre d’harmonie de Saint-Nazaire (14 avr.). L’Orchestre national des Pays de la Loire s’associe, lui, aux circassiens londoniens de Gandini Juggling pour parcourir Les 4 saisons de Vivaldi (23 mars). À l’image du spectacle d’ouverture de saison, la programmation promet donc un beau mélange des genres. Théâtre, musique et humour vont ainsi se mêler les 3 et 4 octobre avec Le temps des sardines. Quant aux circassiens-comédiens-danseurs de la Cie Zig Zag, ils tisseront des récits corporels avec Enfance (25 oct.). Danse ou cirque, la Cie Le doux supplice choisit de ne pas choisir (30 mars). Et si la chorégraphe Anne Nguyen met en lumière les invisibles avec le hip-hop d’Underdogs (26 mars), Voyage au bout de l’ennui de Sylvère Lamotte se présente comme « un spectacle de danse où l’on rit » (20 fev.). Au rayon propositions décapantes : l’autodérision de Thomas VDB les 25 et 26 novembre, et Guillaume Meurice qui se lance, avec un peu d’avance, dans la course à la présidentielle (10 fév.). Mais « que peuvent les artistes et l’humour quand on arrive au bord du précipice ? » Réponse du maître de l’humour absurde, Jérôme Rouger, le 20 mars. En infusion donc durant toute la saison, l’humour se propagera aussi dans une histoire du tango revue et corrigée par Maria Dolores et son quartet (21 déc.).
Théâtre des différences
« Comme l’époque n’est pas drôle, nous avons choisi une programmation dans l’ensemble plutôt décalée qui ne l’empêche pas d’aborder des sujets profonds », explique Luc Chohin. La différence est ainsi questionnée dans Les pas pareils (7 fév.), dont l’héroïne Rainette a deux pieds… pas pareils. C’est à une joute absurde entre un entendant et un sourd, aussi bavard l’un que l’autre, qu’invite On ne parle pas avec des moufles* (3 avr.). Quant à la pièce de théâtre dansé, Helen K*, elle retrace l’histoire vraie d’une petite fille devenue aveugle et sourde (30 nov.). Car le théâtre, à l’instar de l’adaptation théâtrale du roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants (13 fév.), « est un moyen de parler des drames en prenant un peu de hauteur ». Des larmes de crocodile prend ainsi le parti de revisiter avec légèreté l’histoire de la femme et donc de l’homme (7 nov.) alors que Fabrice Drouelle adapte son émission Affaires sensibles pour la scène au travers de trois combats de femmes (11 janv.).
Pour le jeune public, l’humour sera décliné en format concert, drôle et ludique dans L’ogre en papier, « à mi-chemin entre le Roi des papas, le Muppets show et AC/DC » (28 fév.), et avec L’idole des toutes petites houles (17 avr.). Un conte qui raconte la vie de trois pêcheurs d’histoires. Autre style, autre “comte” avec Monte Cristo, le 11 avril, ou l’adaptation moderne du conte de Pinocchio, Et si on nous avait menti, le 12 mars.
Quand les spectateurs deviennent acteurs
Et comme Luc Chohin veut aller plus loin dans la rencontre, il donne rendez-vous au public le 9 décembre pour la chorale express. Une journée de répétitions avec la Cie La martingale pour une présentation le soir même sur scène, aux côtés de Bertrand Belin. Peut-être… Même principe avec Rouquine le duo de chanson-pop, le 19 avril, qui constituera une chorale éphémère, gratuite et ouverte à tous. « Pour l’intégrer, il faut juste avoir envie de chanter et acheter sa place pour le concert. L’idée ? Se rencontrer, allier exigence artistique et aventure humaine. » Chacun est ainsi convié à devenir acteur du théâtre, à monter sur scène. Et la liste des envies du nouveau directeur n’est pas close, il espère « monter des scènes ouvertes, apéro-concerts, quizz musicaux… dès janvier. » Le spectacle vivant ne l’a jamais été autant.