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Expos # Saint-Nazaire

Edgar Sarin ou le geste jazzique organique

Depuis un an, Edgar Sarin se rend régulièrement au Grand Café pour penser son projet Objectif : société (variations Goldberg). Aujourd’hui, il se dévoile au public. Une exposition évolutive qui fait humanité, à découvrir jusqu’au 7 janvier.

Mélange de sculptures, de peintures, d’architecture et d’installations, l’exposition de Edgar Sarin s’envisage comme « un lieu de déplacement et de recherche sur l’environnement immédiat à l’écoute de l’harmonie collective ».

D’emblée, à peine la porte franchie, nos yeux, instinctivement, vrillent vers la gauche, comme captés, happés par cet intrigant bâti architectural qui trône, puissant, dans la pièce centrale. Un « objet, comme le décrit Edgar Sarin, antifragile, en réponse à ce contexte de crise écologique » fait d’argile, de briques, de pigments d’Italie et autres matières organiques… Et dont l’aspect n’est pas sans faire résonance à une certaine variation… temporelle. Un objet « réceptacle des histoires et des croyances » qui nous projette loin en arrière…  

Le laboratoire des métamorphoses 

Des cités-États de Mésopotamie à la grande mosquée de Djenné au Mali, des greniers celtes aux villas pompéiennes, cette Kaaba, sorte « d’intuition modelée à travers le temps passé » est pensée de manière évolutive, telle un organisme vivant. À l’instar de toutes les œuvres ici présentes, signées par cet artiste intemporel qui fait du Grand Café son laboratoire, terrain de jeux de toutes les possibles métamorphoses. Car l’exposition, que l’on soit en octobre, à ses débuts, ou en janvier, à sa fin, ne sera plus vraiment la même. Transformée, augmentée comme les Variations de Goldberg de Bach, faisant de l’improvisation, de ce « geste très jazz dans l’absolu » les maître-mots du protéiforme natif de Marseille qui ne cessera de faire des allers et retours au musée d’art contemporain de Saint-Nazaire. Un projet qui se « prolongera, se racontera, se réalisera aussi collectivement ». 

Ex-voto de forme animalière inspirés des Haniwa, des sculptures funéraires japonaises. 

 

Entre Skerry et Haniwa  

Quant à la petite salle d’à côté, impossible d’y pénétrer – pour le moment, car « rien n’est figé ». En attendant, accessible de l’intérieur, de l’extérieur, uniquement par le regard, elle dévoile des pirogues primitives, taillées dans le tronc d’un marronnier nazairien datant de 1890 ! Des Skerry, des bateaux d’inspiration nordique qu’il a creusés, sondés, façonnés avant une mise à l’eau certaine, dans un temps prochain. Le bateau comme refuge, abri avant le Déluge ; comme la traversée d’un monde de reflets et d’illusions ; d’un monde plein de dangers, et de tragiques exils. Un hommage aussi à l’artiste Bas Jan Ader, disparu en mer en 1975, et qu’Edgar Sarin « adorera jusqu’à la mort ».  

À l’étage, on y croise plusieurs œuvres, dont cette immense peinture qui a ce petit « quelque chose de pariétal », réalisée à base de cire d’abeille, de charbon, de pigments naturels « comme pour mieux ressentir ce que faisaient, comment faisaient les gens à l’époque, comme un hommage à l’homme d’avant ». Au centre de la pièce, des sacs d’argile sont disposés à même le sol, 400 kg pour la fabrication d’une quarantaine d’ex-voto de forme animalière inspirés des Haniwa, des sculptures funéraires japonaises, une quarantaine ou bien plus, ce sera selon…  

/// les + 

Visite en famille, samedi 28 octobre, suivie d’un atelier de pratique artistique (6/11 ans), 11h.
Rencontre avec Edgar Sarin, dimanche 12 novembre, 15h.
Les visites commentées, tous les samedis, 16h.
Objectif : tonus, soirée étudiante, jeudi 16 novembre de 19h à 21h30.
Visite LSF, entre le 21 et 25 novembre.
Nocturne mystère, vendredi 8 décembre, 20h30 ou 21h30.
Résonance, mise en musique de l’exposition pour l’association Dona Lemanjà.