Morgane Tigero, les liens du son
Pour la sortie de son premier EP* In my mind, Morgane Tigero investit la mezzanine du Vip, accompagnée de Roland Spenlé à la contrebasse.

« Si la musique était une fée…, elle s’appellerait Morgane. » Belle punchline que cette petite présentation du Vip où Morgane Tigero sera à l’affiche avec ses invités, le 4 novembre.
Autrice, compositrice et interprète, la Nazairienne a choisi l’anglais et l’espagnol pour ses textes, sauf pour le titre Elle me dit, en français. « Ce début de phrase m’est venu, le reste a suivi. Je ne choisis pas ce qui m’arrive. Quand je compose, je ne sais jamais où la musique m’emmène. Comme si j’avais une douche au-dessus de la tête et que s’ouvrait le robinet de l’inspiration. » D’ailleurs, elle préfère parler de préférences musicales (Agnès Obel, Kate Bush, Dead Can Dance…) que d’influences.
« J’adore chercher les mélodies et les garder un peu pour moi avant de les partager. Comme quand j’étais petite et que je jouais du piano ou de la guitare seule dans ma chambre. La musique me permet d’avoir quelque chose à moi. J’en ai besoin. »
Pour cette artiste, la scène comme la notoriété ne sont pas une finalité. Elle ne considère pas la musique comme un métier, mais une passion. Sans pression. « Je la vis pour être libre. Avoir cette relation à la musique est ce qui m’anime. Mais si elle plaît, ça me va aussi. » Car la chanteuse se demande toujours si sa musique, si personnelle et intimiste, va être comprise…
Mélancoliques mélodies
Après un passage par le rock avec son premier groupe Macadam Blossom, elle oscille aujourd’hui entre ballades et chansons teintées de sonorités folk ou orientales. Dans son “chant” lexical se côtoient féerie et histoires du quotidien, doutes et espoirs. Ses mélodies sont plutôt mélancoliques. Elle, qui pourtant est si joyeuse. Paradoxe à l’image de l’artiste. « En fait, je suis comme tout le monde », ni complètement sombre ni complètement lumineuse. Sa musique, elle l’appréhende à la façon de Rimbaud et de ses voyelles chromatiques. Si elle était une couleur, elle serait pastel, orangée. « Douce, en tout cas. Les titres In my mind seraient vert, Born again, bleu… » Ses morceaux sonnent presque comme une synesthésie, où « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Qu’elle s’exprime en anglais ou en espagnol – la langue de ses aïeux – finalement, chez elle, tout est Correspondances.