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Spectacles # Saint-Nazaire

Chilly Gonzales ou l’élégance en robe de chambre

L'extravagant musicien canadien revient, comme toujours, là où on ne l'attend pas... en offrant un savoureux French kiss, avec la langue de Molière.

Jason Charles Beck, alias Chilly Gonzales ou Gonza pour les plus fans. On l’a connu pianiste soliste de haut vol, magnifique maestro de classique, d’électronique, de hip-hop et de pop. Rien ne semble arrêter les désirs de création de cet homme magnifiquement fantasque. Quand il rêve d’un album de Noël…, il le fait. Quand le titille l’envie d’écrire un essai* sur les appréciations de « bon » ou « mauvais » goût en musique, lui qui se dit spontanément attiré par le « douteux »… il le fait. Quand il veut accompagner l’équipe de France de football en jouant pour eux son morceau Smothered mate lors de la Coupe du Monde de la FIFA…, il le fait. Et toujours avec autant d’excitation talentueuse. 

Aujourd’hui installé à Paris, le quadragénaire opère à nouveau un virage en écrivant pour la première fois en français une ode à la culture hexagonale. À sa façon, bien évidemment, tendrement irrespectueuse. Œil malicieux, sourire irrésistible, c’est en robe de chambre (des champs ?, que cette langue est difficile) et charantaises qu’il accueillera le public au Théâtre ce mardi 21 novembre, telle la figure tutélaire de Robespierre. Mais c’est très vite qu’il descendra de sa stèle pour un hommage intimiste à ses amours françaises qu’il se permet de tutoyer, parce qu’elles appartiennent à ceux qui les aiment : Verlaine, Baudelaire, Gainsbourg, Despentes,  Biolay, Flaubert, Debussy, Clayderman – dans le désordre –, Bengalter (un des membres de Daft Punk)… Une véritable lettre d’amour à son pays d’adoption, signée par le Message personnel de Françoise Hardy dont il interprète l’instrumental au piano pour clore sa déclaration.  

Un concert qui caresse, qui griffe, qui rit de lui-même, qui bouillonne. Fidèle à l’esprit français ? 

* Plaisirs (non) coupables, éd. Flammarion.