Chauffeurs solidaires en route contre l’isolement
Après Les Pornichauffeurs et Auto partage andréanais, Saint-Nazaire auto solidaire assure les trajets des personnes ayant des difficultés à se déplacer seules. Pleins feux sur une asso qui roule… au contact humain.
Philippe Buttier, vice-président ; Lydie Seraffin, secrétaire adjointe, Marie-Antoinette Rialland, secrétaire ; Jean-Pierre Crespin, trésorier ; Laurent Michel, et Michel Labour, le président, absent de la photo.
Depuis juillet dernier, date effective du démarrage de Saint-Nazaire auto solidaire, les moteurs tournent à plein régime. À raison de 15 trajets par semaine ! : « Nous sommes ultra sollicités », raconte Marie-Antoinette Rialland, chargée cette semaine de centraliser et coordonner les appels. Et qu’advienne que pourra, qu’elle croule sous les mails et les coups de fil, la secrétaire/référente met, avec ses “co-pilotes”, un point d’honneur à « ne jamais dire non aux demandes ».
Répondre aux besoins du quotidien
Ne jamais dire non, le maître-mot de cette jeune association qui ne cache pas ses ambitions de voir grossir les rangs de ses chauffeurs bénévoles, au nombre de 25 aujourd’hui. Pas assez, mais ils font face et c’est avec « enthousiasme et empathie » qu’ils assurent le transport aller-retour des usagers, 80 bénéficiaires à ce jour. Des personnes âgées, majoritairement, avec des faibles revenus, pour la plupart isolées, et toutes en difficulté pour se déplacer seules… C’est d’ailleurs de ce constat qu’est née officiellement le 16 mars 2023, Saint-Nazaire auto solidaire. De cette souffrance exprimée lors des Assises de la mobilité en juin dernier, et entendue par le Conseil des aînés et la commission seniors de la Maison de quartier de l’Immaculée. Leur objectif ? Permettre à ces personnes vivant dans des quartiers « parfois mal desservis, où les arrêts de bus sont souvent éloignés de leur domicile » de bénéficier d’un moyen de transport.
« Et de les emmener là où ils ont besoin d’aller : rendez-vous médicaux, administratifs, courses, visites à la famille, en Ehpad… »,
explique le vice-président, Philippe Buttier qui espère pouvoir étendre l’offre aux week-ends et lieux culturels (théâtre, ciné, etc.).
Créer des liens le temps d’un trajet
En attendant, les trajets, jusqu’à nouvel ordre, ont lieu du lundi au vendredi, de 9h à 18h, dans un rayon de 50 km. La demande doit être effectuée 48h minimum avant la mission. Mais que les choses soient claires, « hors de question de se prendre pour des taxis ! Et de marcher sur les plates-bandes des structures déjà existantes ». Complémentaires, c’est ainsi qu’ils se définissent. Complémentaires et solidaires, assurément. Plus que des chauffeurs ; des accompagnateurs, des “écouteurs” d’âme : « Pas besoin d’allumer l’autoradio, sourit Jean-Pierre Crespin. Lors de ces trajets du petit quotidien, nous discutons, échangeons. Nous créons des liens, de vrais contacts humains ». Avec ce souci, toujours, de sortir ces personnes de l’isolement. Le concept semble porter ses fruits :
« Nous n’avons que des retours positifs. Les usagers sont tous enchantés », se réjouissent les membres de l’association nazairienne.
Un service qui fait des petits…
Saint-Nazaire auto solidaire n’est pas la seule sur le territoire. On en dénombre 44 en Loire-Atlantique. À Pornichet avec Les Pornichauffeurs (2019), à Saint-André-des-Eaux avec Auto partage andréanais (2022), et peut-être bientôt à Trignac. Ça pousse comme des champignons. Un besoin réel pour un service facturé 35 cts du kilomètre, avec un minimum de 4 €, en sus d’une adhésion de 5 €. Pour devenir chauffeur, rien de bien compliqué : avoir « l’envie du faire du bien autour de soi », un permis valide, une voiture en bon état – l’assurance est prise en charge par l’association, adhérente à l’Udams 44 (Union départementale d’accompagnement à la mobilité). Et surtout, avoir le cœur sur… le volant !