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Chroniques # Saint-Nazaire

L’écho nazairien de l’UIA…, la Belle Époque !

Saint-Nazaire comme vous ne l’avez jamais vue, et lue ! Une plongée inédite au temps de la Belle Époque, à travers le prisme de la presse locale d’avant 1914, et les portraits de personnages réels. Une enquête sociétale, généalogique et même policière menée avec force passion par des détectives pas comme les autres !

Trois ans de travail, dont deux ans de recherche, la tête dans les archives, dans les bouquins, à fouiller, inventorier, recouper, vérifier les infos… À explorer l’inédit, le nez dans les journaux de l’époque, la principale source de l’ouvrage, au titre évocateur ; tel un écho… Tels ces échos qui « nous renvoient à la place de la presse au temps où la télévision et la censure n’existaient pas. Une presse dense, au langage hautement imaginé, sans concession ni langue de bois. Une presse qui jouait un rôle essentiel, témoin majeur de la vie quotidienne de cette époque ». 

Illustré de cartes postales, complété par des annexes, cet ouvrage présente une chronologie parallèle entre l’Histoire de France et celle de Saint-Nazaire, de 1853 à 1914.
Et montre que « notre histoire colle à ce mouvement républicain qui s’impose alors en France ».
 

Comme si on y était ! 

Une matière à saisir pour les sept auteurs de… Échos de Saint-Nazaire à la Belle Époque. Un angle singulier jusqu’ici jamais exploité : « L’idée n’était pas de faire, de raconter ce qui a déjà été fait, raconté moult fois sur Saint-Nazaire. Mais bien de proposer quelque chose de différent. Que l’on découvre la ville autrement, avec un œil nouveau », promettent Jean-Claude Vallajo et Pascale Pitard, membres du groupe Histoire locale de l’Université inter-âge (UIA). Et quoi de mieux que la presse pour « revivre de l’intérieur ces années-là, comme si on y était ». Parler de la grande Histoire à travers la petite, par les petites histoires de ces petites gens ou grands notables, tous réels… On y croisera Eugène Wieczffinski, capitaine au long cours, figure éminente de Saint-Nazaire, « le fil conducteur », que l’on découvre assis sur la couverture du livre ; ses filles Émilienne et Madeleine qui succomberont à l’épidémie de 1886 ; Philomène, la petite bonne avec qui on se promènera dans les allées du marché ; Mlle Bardou, l’institutrice, Adam, le malfrat et j’en passe. 

La rue Albert Courbet. Collection Patrick Pauvert. 

 

Un ouvrage de référence 

Autant de noms, de visages qui viendront illustrer les pages de ce qui n’est ni « un livre d’histoire, ni un roman, ni une thèse universitaire », assurent les deux passionnés avant de préciser : « Il s’agit  d’un panorama sociologique de Saint-
Nazaire entre 1880 et 1914. D’un ouvrage qui peut faire date, et être considéré comme un ouvrage de référence
», à lire d’un bout à l’autre ou à picorer selon les envies. Une véritable enquête sociétale, sociologique, généalogique… Et même policière. Car sur les 13 chapitres et les nombreux sujets abordés (le développement de la ville, la bourgeoise d’affaires, républicaine empreinte de paternalisme, les œuvres de bienfaisance, le monde ouvrier, les banquets, l’école, les loisirs, les magasins à la “parisienne”, la santé, l’hygiène, la protection de l’enfance, etc.), deux sont consacrés à la lutte contre le crime, au cœur des bas-fonds nazairiens de la cité portuaire… 

 

Jack l’Éventreur rôde… 

1891… Le double assassinat de la Tour du Commerce fait les gros titres. Deux femmes viennent d’être retrouvées assassinées, « une affaire sordide ». Les coupables sont introuvables, d’autres crimes ont lieu, « Saint-Nazaire a peur »… Les meurtres récents de Jack l’Éventreur, dont certains journaux locaux n’hésitent pas à faire le parallèle, épouvantent les habitants !  Psychose. « Le Liverpool de l’Ouest » n’est-il pas en train de devenir un « Whitechapel en bord de Loire » ?, lit-on, sous la plume de journalistes à l’imagination fertile ! Jean-Claude Vallajo a mené l’enquête… Une enquête palpitante et riche d’enseignements que l’on suit, vit “en direct”… Morgue, prison, procès, guillotine, bagne de Cayenne, etc. ! Rien n’a échappé à ce, à ces Sherlock Holmes nazairiens !