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Cinéma # Ciné Donges

[zoom] Iris et les hommes

(France 2024) comédie dramatique de Caroline Vignal avec Laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque.
1h38.

Note de la rédaction :

Se sentir désirée rend désirable. Le postulat d’Iris et les hommes de Caroline Vignal dont l’héroïne veut reconquérir son glaçon de mari, architecte archi obsédé… de boulot (Vincent Elbaz). Après Antoinette dans les Cévennes, la réalisatrice fait cette fois de Laure Calamy une dentiste BCBG, épouse frustrée dont la vie sexuelle se voit réenchantée par la magie des applications de rencontres. Alors oui, certains trouveront que ce personnage, qui veut raviver une libido rendue au point zéro, ne prend pas beaucoup de précautions avec ses nombreux partenaires. Tous inconnus. Tous coups d’un soir. La règle fixée par Iris. Mais on peut peut-être prendre un peu de légèreté et de fraîcheur pour commencer l’année, non ? Pas de jugement, pas de leçon de morale non plus dans ce vaudeville bourgeois qui prend résolument le parti de la joie et de la libération sexuelle. Celui encore d’une quadra qui, en bonne boomer, maîtrise relativement mal l’usage des réseaux sociaux et de son smartphone. Selfies improbables, incapacité à désactiver les notifications de son appli de rencontre, addiction à leur incessant ding dong, apparition de photos gênantes au mauvais moment…, toute ressemblance avec des personnes ayant existé n’est pas fortuite. 

En réalité, c’est le désir féminin depuis le point de vue des femmes – un sujet assez rare au cinéma – et le “oui” aussi sur lesquels se penche Caroline Vignal, tout en évoquant la question du “non” et du consentement. Forcément. 

Cette comédie de mœurs joyeuse et enlevée est emmenée par une Laure Calamy espiègle et rayonnante. Dès la scène d’ouverture, une séance d’ostéo qui la fait craquer comme tous ses os, tout le talent et l’expressivité de Calamy explosent. Car c’est bien elle qui parvient à donner l’élan comique à l’ensemble de cette comédie qui agrège une série de situations cocasses agrémentées de références lettrées et féministes (La Femme gelée d’Annie Ernaux, Réinventer l’amour de Mona Chollet…) ou chantées. Dans une scène improbable d’ailleurs, le film prend un tour de comédie musicale, et voici Laure Calamy qui se met à chanter It’s Raining Men, version française. Un passage déjanté qui illustre le caractère désormais débridé du personnage principal métamorphosé sur lequel « il pleut des hommes ». Malgré ce côté parfois un peu fantaisiste – tous les hommes de l’appli likés par Iris se matérialisent dans le métro – ce conte de fesses reste réjouissant. Parce qu’il « n’y a pas de mauvais chemin pour trouver l’amour ou le retrouver ». Sûrement.