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Koldstream, un courant électro

Son nom, il le doit à un coup de foudre pour l’Islande, Gulf Stream oblige ! Délaissant l’univers de la banque, Damien Scheuer alias Koldstream, 48 ans, revient à ses premières amours. Et elles sont musicales.

Chez Damien Scheuer, la musique, ça remonte à loin. Depuis sa Lorraine natale et de formation classique – « violon, conservatoire de Metz, solfège » –, il tombe sous le charme de la musique assistée par ordinateur (MAO). Sur un « synthé Korg M1 », épaté « par la richesse et la qualité sonores », celui qui pianotait en « total autodidacte » sur l’harmonium des grands-parents n’a de cesse de composer par plaisir. À tel point qu’un professeur de la Maison de la culture donne à l’adolescent les clefs des studios : « Le rêve ! », se souvient Damien Scheuer, encore sur un nuage. « De grandes tables de mixage, des samplers… Je ne savais plus où donner de l’oreille ! Je n’arrivais pas à en faire fonctionner la moitié, mais qu’importe. » À lui les longues sessions, à créer ses morceaux, dans la veine d’Éric Serra et de Massive Attack, ses inspirations. Là-dessus, il commence à écrire avec un ami chanteur, Peter Lamarque, une tessiture à la Springsteen. 2004, année de la désillusion. Les deux comparses présentent le fruit de leur travail au célèbre Jean-Patrick Capdevielle, au mauvais moment. L’industrie musicale est ‟dans le désertˮ, « parce que le streaming arrivait, justement ». Direction la mer pour Damien, qui au passage fonde une famille et bâtit sa carrière. La musique est reléguée ‟hors-chantˮ, et le studio, « démonté pour en faire une chambre d’enfant ». 

Le retour aux sources 

Qu’à cela ne tienne. En 2022, après 20 ans passés dans la banque et les assurances, l’heure était venue pour le Pornichétin d’adoption d’écrire sa partition. « J’ai décidé de quitter mon travail et de me donner une chance. C’était maintenant ou jamais », confie le désormais Koldstream. L’auteur-compositeur-producteur se rassoit au clavier, « reprend la conversation là où il l’avait laissée », avec un premier son aux accents années 80-90, You make me alive, dont il a sorti récemment une version réarrangée et un clip. À ses côtés,
Peter Lamarque (encore lui !) et KeyLY, chanteuse et danseuse. Un autre titre,
Emotion, est sorti en octobre dernier. 

Artisan plus que beatmaker 

Koldstream, un artiste qui avance. Hors des styles et des étiquettes. Un artisan plus qu’un beatmaker. Retranché dans une « cabane du Berry », il fabrique « sa note, son son, son émotion ». Davantage le matin, car « plus prolifique ». Concentré sur sa musique, dans l’ombre des voix et des prods, dans l’optique des premières scènes, il préfère rester en retrait : « Je n’ai pas le tempérament show man. Ce que j’aime, c’est dire des choses, partager des émotions. En bref, un langage que les mots ne disent pas. » Toujours en recherche de perfectionnement, Koldstream gravite entre plusieurs projets. Les prochains : un album courant 2024, toujours aux sonorités électro dance, et un nouveau single, le 1er mars, à découvrir sur les plateformes, et sur beatport. Koldstream, un vent de fraîcheur qui ne va pas tarder à souffler sur la scène française.