Françoise Marceau-Cornilleau, tons sur son
Quand psychanalyse, peinture et jazz s'articulent par la grâce de l’improvisation, cela donne : La note bleue, Jazz sur toiles. Une exposition qui fait surgir les vibrations musicales sur la toile. À voir jusqu’au 2 février au Parvis.

Bleu est la couleur de fin du jour, celle de l’heure bleue du peintre danois Severin Krøyer. La couleur de l’air pour Françoise Marceau-Cornilleau. L’air est aussi celui d’une musique pour cette artiste : le jazz. La note bleue précisément. Cet abaissement d’un demi ton a d’ailleurs donné le nom de son exposition : La note bleue, Jazz sur toiles. Peinture, musique, sculpture, écriture, la Nazairienne aime mêler les arts. Si elle a participé à la Biennale du Val-de-Marne, au 20e Salon des Arts de Bellancourt…, elle expose pour la 2e fois dans sa ville, la première au Parvis. « Ce lieu porteur » dans lequel elle a essayé de mettre une vingtaine de ses toiles en harmonie, de « musiquer », comme elle dit, son travail. Dans sa démarche, la musique est un pont, un chemin, qui partage ces points communs avec la peinture : la joie de créer, de partager avec d’autres et la liberté. « Avec mes pinceaux, j’improvise, comme dans le jazz », tout en rendant la vibration musicale picturale et en mettant en lumière la relation (hu)mains/instrument. À l’image d’El Maestro, la toile qui représente les mains de Shai Maestro sur son piano.
Harmonie picturale
Entre expressionnisme et fauvisme, l’artiste ne sait comment se définir ou alors comme « peintre de couleurs chaudes. Car même mes bleus ne sont pas froids ! » Ce goût lui vient sans doute d’une enfance passée entre Oran et Alger. C’est lorsqu’elle revient d’Algérie à 15 ans que l’envie irrépressible de peindre la prend. Mais son père la décourage dès sa première toile. Elle abandonne. Lorsqu’il décède, elle retrouve le tableau oublié. Elle se remet à peindre, s’inscrit aux ateliers Beaux-Arts de Montparnasse. Puis, son travail de psychanalyste l’amène à collaborer avec des musiciens comme la saxophoniste Géraldine Laurent lors du colloque “Psychanalyse et jazz : on improvise ?”. Dans sa ville d’adoption, elle aimerait recréer des petits moments de musique autour de la peinture sur le modèle de ceux qu’elle a imaginés à Marcillac lors du festival… de jazz. Car elle veut « s’enraciner un peu plus à Saint-Nazaire » où elle s’est installée il y a trois ans. Si Françoise n’enseigne pas la peinture, elle anime les stages de sculpture Le regard et la main à l’Ouvre-boîtes. Elle encourage à oser créer parce qu’ « on a tous des capacités bien plus grandes que ce que l’on croit ! » Il suffit juste d’en prendre conscience…