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[zoom] Chambre 212

(France 2019) comédie de Christophe Honoré avec Chiara Mastroianni, Benjamin Biolay, Vincent Lacoste, Camille Cottin.
Durée : 1h27.

Note de la rédaction :

Maria (Chiara Mastroianni) et Richard (Benjamin Biolay) vivent confortablement. Mitoyen du cinéma indépendant Les 7 Parnassiens, ses grandes baies vitrées ouvertes sur l’enseigne lumineuse d’un grand hôtel, leur appartement rue Delambre est le décor qui convient à un couple aisé d’intellectuels parisiens. Les livres s’accumulent près du piano, les paroles sont posées, les corps se croisent avec fluidité, tout est bien huilé. Jusqu’à l’accrochage, quand Richard découvre par un SMS intercepté que Maria a un amant. Encore ne sait-il pas que sa compagne les collectionne, puisant chaque année dans le vivier de ses étudiants. Après la dispute inévitable, Maria fuit et prend une chambre à l’hôtel d’en face, contemplant par un jeu de rideaux le spectacle des affres de son compagnon. Mais le vaudeville bascule dans l’étrangeté quand apparaît près d’elle un Richard tout jeune, celui qu’elle a rencontré il y a vingt-cinq ans (interprété par Vincent Lacoste). Qui aime-t-elle ? Son Richard quinquagénaire ou le souvenir de cet amour ? Et que se serait-il passé s’ils avaient fait des choix différents, si Richard était par exemple resté fidèle à sa passion de jeunesse (Camille Cottin) ? Quels étaient les possibles, quelle serait leur vie d’aujourd’hui ?

Christophe Honoré s’amuse ici à un exercice de style, en équilibre fragile entre questionnement sur l’action du temps sur l’amour et un hommage appuyé au cinéma : décors de studio en placo peint, clins d’œil à nombre de cinéastes (d’Ingmar Bergman à Alain Resnais), images oniriques, personnages passe-muraille qui traversent les années et les espaces… Ce récit cocasse des mésaventures d’un couple qui ne serait peut-être finalement que la résultante artificielle d’un rêve, une fiction cinématographique, est à prendre comme une fantaisie douce-amère, un intermède excentrique un peu vain.

Avis à chaud d’un spectateur
« Je ne sais pas trop, je ne suis pas emballé, j’ai trouvé ça brouillon, surtout à la fin. » (Gilles, 55 ans)